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Mazarinade n° A_4_2

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Anonyme [1649], FACTVM CONTENANT LES IVSTES Deffenses des Rentiers de l’Hostel de Ville de Paris: Et les moyens veritables de la seureté de leurs Rentes, & de leur conseruation. , françaisRéférence RIM : M0_1360. Cote locale : A_4_2.


nomination se faisant tous les trois mois, l’on changera tous
ceux qui seront negligens ou suspects, & que l’on aura reconnu
auoir trahi la cause commune.
 
Mais enfin, si on veut sçauoir tout le secret & le fondement
de ces assemblées ; c’est la necessité qui a vny les demandeurs
c’est leur mal-heur, c’est leur misere commune, c’est vn secours
reciproque, qui a esté le fondement de toutes les societez legitimes,
c’est cette alliance mutuelle, que tous les hommes ont
recherchée, qui a formé les estats & qui les a si heureusement
maintenus. Ce n’est donc pas vn attentat à la seureté publique
vne assemblée de mutins & de seditieux, comme leurs aduersaires,
& ceux qui tremblent par leur propre poids, ont voulu malicieusement
persuader.
Et partant les demandeurs ne doubtent point que la Cour ne
condamne ces artifices pernicieux, & qu’elle n’authorize par
son Arrest la justice de leurs pretentions & de leurs poursuites.
Elle se ressouuiendra, s’il luy plaist, que les Rentes de l’Hostel
de Ville sont les plus clairs deniers des familles, qui ont esté
donnés pour la manutention de l’Estat, & qu’estant la subsistance
de Paris, elles le sont aussi de tout le Royaume.
Les honneurs, les dignitez, les Offices, outre les émolumens
qu’ils produisent, donnent encore quelque rang dans le public :
Mais les Rentes qui ont vn principe tout au moins aussi fauorable,
est vn denier qui ne se trouue plus dans le commerce, qui
ne produit rien que le prix qu’on luy a voulu donner ; c’est à dire
le reuenu ordinaire que l’on en deuroit retirer.
Les Rentiers ont esté pillez les premiers, & auparauant que
l’on eust encore touché personne dans ses biens & dãs sa fortune.
C’a esté l’endroit par lequel les loups rauissans sont entrez dans
le Royaume. Il n’y auoit personne pour deffendre ce passage,
personne ne gardoit ce gage precieux de la parolle du Prince &
du public. Les Rentiers n’auoient plus ces anciens Preuosts des
Marchands esleus auec la liberté des suffrages, qui employoient
si librement leurs vies, leurs biens & leurs honneurs pour le salut
& la conseruation de leurs Concitoyens, qui s’opposoient vigoureusement
à l’imposition des nouueaux droicts, & qui en
appelloient à la premiere assemblée d’Estats.