[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° A_4_2

Image de la page

Anonyme [1649], FACTVM CONTENANT LES IVSTES Deffenses des Rentiers de l’Hostel de Ville de Paris: Et les moyens veritables de la seureté de leurs Rentes, & de leur conseruation. , françaisRéférence RIM : M0_1360. Cote locale : A_4_2.



Premierement, pour la consequence du passé, & des arrerages
que les Adiudicataires doiuent auiourd’huy, il n’y a rien
à craindre, ils ont des biens qu’ils ne sçauroiẽt iamais diuertir.
Il y en a qui ont des maisons, & des terres à la campagne
d’vn prix extraordinaire, de trois à quatre cens mille liures ;
les autres des Palais plus esleuez que ceux des Princes,
plus magnifiques, & plus superbes ; les autres ont mis
leurs enfans dans les premieres Charges de la Magistrature,
qui sont autant d’asseurances de la fortune de leurs peres ; les
biens de leurs femmes sont encores responsables de leurs
debtes, & principalement des debtes priuilegiees, comme
celle des demandeurs. Le sel qui est dans les Greniers, qui se
monte à plus de trois millions, en est encore vn gage certain
& indubitable ; de sorte que quand les consequences seroient
de veritables raisons en Iustice, il n’y en peut auoir à faire
executer les Declarations & les Arrests qui ont esté rendus
contre les Adiudicataires. Il n’y a personne qui ne prenne
volontiers leurs effects, & qui ne se charge de payer toutes
leurs debtes, & principalement les arrerages des Rentes, qui
sont les premieres & les plus fauorables.
Quant à la consequence de l’aduenir, elle ne peut point seruir
de deffense à l’Arrest dont est question. On ne peut pas
forcer les Adiudicataires de reprendre la Ferme des Gabelles,
quand mesme ils seroient les seuls capables de la soustenir.
Leur Ferme estant finie, il la faut donner au plus offrant
& dernier encherisseur : elle a esté pour cét effet publiée, &
comme ils ont presenté leur Requeste, pour estre deschargez
du temps qui reste, c’est vne marque qu’ils n’ont pas la
pensée de la reprendre, autrement ce seroit vn abandonnement
simulé, & vne fourbe tres punissable.
Mais tant s’en faut que l’on doiue apprehẽder que les Adiudicataires
quittent la Ferme, qu’il est au contraire importãt
au public qu’elle passe en d’autres mains, pour deux raisons.
La premiere est, que les Adiudicataires demeurent d’accord
eux mesmes, qu’ils ont fait pour cinq millions de prests
au Roy, suiuant qu’ils estoient obligez par vne des conditions
de leur bail, dont ils ne sont point encore remboursez.