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Mazarinade n° A_4_2

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Anonyme [1649], FACTVM CONTENANT LES IVSTES Deffenses des Rentiers de l’Hostel de Ville de Paris: Et les moyens veritables de la seureté de leurs Rentes, & de leur conseruation. , françaisRéférence RIM : M0_1360. Cote locale : A_4_2.



L’on se peut ressouuennir auec combien de bruit & de
murmure cette deffense fut entenduë, quelle fut le tumulte
dans le public, & comme la Iustice mesme s’en trouua scandalisée.
Car premierement, si l’on veut remarquer le temps de
l’Arrest, l’on sçait bien qu’au commencement du mois de
Iuillet, la resolution n’estoit point prise à la Cour de ramener
le Roy à Paris, que cette proposition a tousiours esté combatuë
par ceux qui vouloient priuer la capitale du Royaume de
ce bon-heur, & empescher qu’elle ne ioüist de la presence de
son Prince, tant desirée.
Mais c’est faire iniure au Roy & à sa Iustice souueraine,
de vouloir persuader, que c’est vne maxime Politique, de
manquer de foy au public.
Il n’importe ce semble aux Adjudicataires, d’engager l’hõneur
du Prince, ils pensent se mettre à couuert par vne espece
d’impieté, & que c’est assez pour excuser leur mauuaise
foy, de faire des suppositions illustres, & tres esclatantes.
Tellement que ce moyen est scanda leux à l’Estat, iniurieux
au Roy, & punissable dans la personne des parties aduerses.
Mais la Cour obseruera, s’il luy plaist, que les Adjudicataires
ne se sont seulement iamais opposez à l’Arrest du Conseil,
ny à l’enregistrement qui en a esté fait au Parlement, il a esté
imprimé, publié par tout, ils sont demeurez plus de deux
mois dans le silence, s’ont esté autant de submissions tacites
qu’ils entendoient l’executer.
Et de fait, ils l’ont executé en partie ; car pour les quarante
mil liures des arrerages du passé, ils ont cõmencé à les payer
quelque temps apres. Et partant il n’est pas vray que l’Arrest
du Conseil ait eu le motif, & le principe que les Adiudicataires
luy ont voulu malicieusement donner.
Pour ce qui est de la compensation, qui se doit tousiours
faire du profit auec la perte, les Adiudicataires sont demeurez
d’accord en plaidant, que c’estoit vn moyen sans response :
mais que cela meritoit d’estre expliqué.
Qu’il falloit distinguer tous les Baux precedans de celuy
qu’ils auoient fait le dernier, à l’esgard desquels l’on ne pouuoit