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Mazarinade n° A_1_60

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Anonyme [1649], EXTRAICTS DES REGISTRES DE PARLEMENT, contenans la Harangue faite au Roy & à la Reyne Regente par Monsieur Talon, Aduocat General, Auec son rapport audit Parlement, de la response de leurs Majestez. Ensemble la Lettre de l’Archiduc Leopold, Les Propositions de l’Enuoyé de sa part, & Arrestez sur ce sujet de ladite Cour. Du 19. Febuier 1649. , françaisRéférence RIM : M0_1356. Cote locale : A_1_60.


Du Vendredy 19. iour de Feburier 1649. du matin.
CE iour, a Cour toutes les Chambres assemblées, le Sieur
Prince de Conty a dit, qu’il y auoit vn Gentil-homme an
Parquet des Huissiers, enuoyé de la part de l’Archiduc
Leopold, auec Lettre de Creance, pour dire à la Cour, que l’Archiduc
auoit esté recherché de la part du Cardinal Mazarin, de
faire Paix entre les deux Couronnes, aux conditions de remettre
au Roy d’Espagne toutes les conquestes sur luy faites, & d’opprimer
le Parlement de Paris, comme rebelle, Que ledit Archiduc
n’y auoit voulu entendre, ne trouuant seureté de traiter auec vn
Ministre condemné par le Parlement, où le Traitté deuoit estre
omologué, Que l’Archiduc proposoit de rendre le Parlement arbitre
de la Paix : Et sur ce les Gens du Roy sont entrez, Maistre
Omer Talon, Aduocat dudit Seigneur, portant la parole, ont dit,
Qu’il y a huict iours qu’ils receurent l’ordre de la Compagnie
pour aller deuers le Herault qui estoit deuers la Porte Sainct Honoré,
luy faire entendre la deliberation de la Cour, ce qu’ils executerent
à l’instant ; Et ayant trouué vn particulier nommé Petit,
qui tenoit compagnie audit Herault, ils le prierent de se vouloir
charger des Lettres qu’ils estoient obligez d’écrire à la Cour, pour
donner aduis à la Reyne de leur deputation, & obtenir les seuretez
necessaires pour leur voyage. Ce que ledit Petit leur ayant
promis, à l’instant & en sa presence ils écriuirent à Monsieur le
Chancelier, & à Monsieur le Tellier, Secretaire d’Estat, pour
auoir leurs Passe-ports necessaires pour aller & venir à Sainct
Germain, l’escorte pour les conduire & raconduire, & la route
qu’ils deuoient tenir : desquelles Lettres n’ayant point eu de response,
ny le Samedy, ny le Dimanche iusques à midy, ils creurent
estre obligez d’écrire pour vne seconde fois, & d’enuoyer vn
Courier exprés pour auoir response, laquelle ne leur fut renduë
que Mardy à quatre heures apres midy : de sorte qu’ils partirent
Mercredy matin sur les huict heures, assistez d’vne vingtaine de
Gardes de la Ville, qui les conduisirent iusques hors la Porte,
où ils trouuerent vn Trompette du Roy qui les attendoit, sous
la foy duquel ils allerent seuls iusques au haut de la montagne de
Challiot, auquel lieu ils rencontrerent deux brigades de la Compagnie
des Cheuaux-legers de la Reyne, commandez par le Mareschal
des Logis, qui les escorta dans le Bois de Boulongne, &
iusques à la derniere porte, à laquelle ils rencontrerent la Compagnie