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Mazarinade n° A_1_60

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Anonyme [1649], EXTRAICTS DES REGISTRES DE PARLEMENT, contenans la Harangue faite au Roy & à la Reyne Regente par Monsieur Talon, Aduocat General, Auec son rapport audit Parlement, de la response de leurs Majestez. Ensemble la Lettre de l’Archiduc Leopold, Les Propositions de l’Enuoyé de sa part, & Arrestez sur ce sujet de ladite Cour. Du 19. Febuier 1649. , françaisRéférence RIM : M0_1356. Cote locale : A_1_60.



Ladite Lettre ouuerte, ledit enuoyé assis & couuert, a esté leuë ; apres ladite
lecture, Monsieur le premier President luy a demandé ce qu’il auoit à dire,
& aussi-tost a fait son recit duquel la teneur ensuit :
Proposition faite par moy soubsigné, à Messieurs de Parlement, de la part
de Monseigneur l’Archiduc Leopold, le 19. Fevrier 1649.
Apres auoir presenté ma Lettre de creance, i’ay dit que ie ne pouuois douter
que ma venuë ne fust agreable à la Compagnie, puis que i’apportois les
offres de la paix tant desirée par toute la Chrestienté, & si necessaire au bonheur
& à la tranquillité des deux Couronnes. Qu’il estoit vray que depuis
deux ans le Cardinal Mazarin ne l’auoit point voulu conclure, quoy qu’il
eust peu le faire auec des conditions auãtageuses à la France ; mais que depuis
la sortie du Roy hors de Paris, ledit Cardinal auoit recherché & proposé vn
accommodement auec des cõditions qui estoient fort auantageuses à l’Espagne,
ayant tesmoigné que son principal motif estoit de chastier ainsi qu’il disoit,
les rebelles du Parlement, & mettre Paris à la raison, apres qu’il auroit
ioint les forces de France & d’Espagne par le moyen de cette paix. Que neãtmoins
le Roy Catholique mon Maistre, n’a pas estimé qu’il fust ny seur ny
hõneste d’accepter ses offres en cette saison, ayant iugé qu’il ne luy seroit pas
honorable de prendre cette occasion de contribuer à l’oppression d’vne si
auguste Compagnie, & de la Ville capitale du Royaume. Que le Roy mon
Maistre n’auoit pas creu non plus qu’il y eust sureté de traiter auec vn homme
condamné & declaré ennemy du Roy & de l’Estat, par Arrest d’vn Parlement
qui doit registrer & verifier les Traitez de paix pour les rendre seurs &
authentiques. Mais cõme le Roy mon Maistre ne veut tirer autres aduantages
des occasions presentes que d’vne paix equitable & ferme, il m’a enuoyé vers
Messieurs du Parlement, qu’il sçait estre attachez aux vrais interests du Roy
Tres-Chrestien & de son Estat, & où reside principalement son authorité legitime,
pour leur offrir d’estre les arbitres de la paix, & que volontiers le Roy
mon Maistre sousmettoit à leur iugement : Que s’ils n’en veulent estre les iuges,
il laisse à leur choix de deputer de leur Corps en tel lieu qu’ils voudront
eslire, mesme à Paris si bon leur semble, où le Roy mon Maistre enuoyera ses
Deputez pour traiter & cõclure vne bonne paix & raisonnãble, qui donne le
repos & la tranquillité perdurable aux deux Couronnes. Auquel Traité sera
aussi compris le Duc de Lorraine, qui n’a pas voulu s’accommoder auec ledit
Cardinal pour cõtribuer à l’oppression dudit Parlement & de la Ville de Paris,
mais est demeuré ioint au party d’Espagne. Cep?dantie declare qu’il y a desia
dix-huict à vingt mil hommes qui s’assemblent sur la frontiere, donnant parole
qu’ils n’entreprendront rien sur les terres du Roy Tres-Chrestien, ny sur
les places qui sont sur lesdites frontieres ; ce qu’on auroit peu faire dans le
mauuais estat auquel elles se trouuent, ne restant que deux cens hommes dans
Peronne, autant dans Saint Quentin, & beaucoup moins dans le Castellet, &
les autres à proportion. I’offre aussi de la part du Roy mon Maistre toutes
lesdites troupes au Parlement pour sa conseruation s’il en a besoin, auquel
cas le Parlement en vsera en la maniere qu’il iugera le plus à propos, soit en
les faisant conduire par des Officiers François qui seront de sa dependence,
soit en prenant toutes les autres precautions qui pourroient oster toutes