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Mazarinade n° B_11_29

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Anonyme [1652], EXTRAICT DES REGISTRES DV PARLEMENT, CONTENANT Ce qui s’est passé pour l’esloignement du Cardinal Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_1351. Cote locale : B_11_29.


& entretenuës, iusques à authoriser le brigandage
par vos Lettres, pour profiter de ces larcins, qui ont ruiné le
commerce, & reduit à la mendicité plus de vingt mille familles.
 
Le Cardinal Mazarin n’a pas preueu que les Finances, qui
sont les nerfs de la guerre luy manqueroient, qu’il luy seroit impossible
de dresser & entretenir sept ou huict armées sur terre ou
sur mer, de payer les garnisons d’vn grand nombre de places conquises,
& des anciennes frontieres, de soudoyer vne excessiue
multitude d’Estrangers, qui ne combattent que pour la montre ;
Qu’on auoit sujet d’apprehender ou la disette d’argent, si l’on
vouloit contenter tant de personnes, & les maintenir dans la
discipline ; ou qu’estant violée à faute de payement, vos Prouinces
seroient exposées à la licence & au desespoir des soldats, qui
les ont traitées depuis trois ans auec toutes sortes d’hostilitez &
de barbaries. Qui doute que le Cardinal Mazarin, qui a voulu
auoir tout seul la direction de la guerre, ne soit la veritable cause
de tous les maux que nous auons soufferts, & qui se sont rendus
insuportables, lors qu’on n’a pû fournir aux extraordinaires despenses
de celuy, qui les ayans faites sans regle & sans fidelité.
nous a enfin jetté dans l’impuissance que luy-mesme a découuerte
aux Ennemis, dans les Lettres qu’il a écrites à vostre Majesté,
& à la Reine vostre Mere.
Iugez, SIRE, s’il auoit trouué les moyens d’acquerir la
creance, qui est necessaire à vn homme employé aux grandes affaires
de vostre Estat, & qui doit faire valoir vostre authorité ;
Le Cardinal Mazarin ne sçauoit pas qu’vn Royaume remply
de personnes de bon esprit & genereux ne pouuoit demeurer
long-temps dans vne seruitude qui luy est dommageable
& honteuse, ny supporter tousiours celuy qui est hay & mesprisé
tout ensemble. Il a esté si souuent auerty de l’vn & de l’autre,
par les plaintes publiques, par nos frequentes Remonstrances,
par les mécontentemens des Peuples, qu’il y a dequoy s’estonner
de ce qu’vn homme, ayant la connoissance de ces choses &
de vos Declarations & Arrests de tous vos Parlements qui l’ont
banny de ce Royaume, a eu l’asseurance d’y reuenir pour esmouuoir
de plus grands bruits, cherché des perils plus certains, encouru
plus de reproches, & donné lieu à des condamnations
plus seueres, mais équitables. Quand le Cardinal Mazarin pensera
à ce qui est arriué il y a trente ans à vn homme de sa nation,