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Mazarinade n° C_11_30

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Anonyme [1651], LES SERVICES QVE LA MAISON DE CONDÉ A RENDVS A LA FRANCE CONTRE LES CALOMNIES des Partisans du Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_3666. Cote locale : C_11_30.


Ses biens qu’il dépençoit si librement dans les armées pour couurir
les larcins d’où procede le manquement des finances & retenir
les trouppes au seruice, peuuent-ils donner de la jalousie en vn
temps ou c’est vn crime de murmurer de ceux qu’vn estranger enuoye
hors du Royaume, il a eu tous ces grands biens par heritage &
non pas des bienfaits qui ne seroient pas tels s’il les auoit extorquez
ou pouuoit il les acquerir puis qu’il a tousiours quité la conduite
des trouppes auant le quartier d’hiuer, que la cessation des despenses
& le maniement des subsistances sont le seul proffit qu’en retirent
les Generaux, & que Monsieur le Prince a tousiours negligé &
laissé aux Officiers inferieurs.
 
L’an 1643. que le feu Roy mourant, lui laissa la conduite de l’armée
& sa bonne fortune, dont il eut la consolation de voir prophetiquement
l’effect en cette memorable victoire qui a asseuré le
Royaume à son fils, le siege de Thionville ou recemment des trouppes
plus fortes & moins fatiguées auoient succombé, & toute cette
campagne admirable n’ont pas tant cousté au Roy qu’on le puisse
appeller dissipateur de ses finances, en vn temps que les Ministres
payoient tous ceux qui auoient serui de cete excuse, que les liberalitez
de la Reyne auoient épuizé l’Espargne, par ce qu’alors il ne falloit
que demander pour auoir.
L’an 1644. on verifiera que le siege de Philisbourg ne cousta
que dix-sept mil liures au Roy, il seroit à souhaiter que ceux qui
commanderont ses armées fissent de semblables conquestes à si bon
marché, cette mesme campagne la plus part des Lettres de Change
que Monsieur le Prince tira de Strasbourg & de Basle furent payées
par feu Monsieur son Pere sur l’excuze du manquement de fonds
pour n’auoir peu establir le toisement des maisons dont ce bon
Prince arresta l’injustice & appaisa par sa prudence presque d’vne
parole la sedition qui estoit desia toute formée.
L’an 1645. que Monsieur le Prince gaigna la bataille de Norlingue
& subjugua presque la moitié de la course du Danube & arbora
les enseignes de France en des lieux ou depuis Charlemagne
elles n’auoient point esté portées, Cantarini qui luy fournissoit
l’argent dépend d’vn trop bon ménager pour luy en auoir enuoyé
au de la du necessaire, on ne l’accusera pas ie pense d’auoir pû
thezauriser. En 1646. qu’il n’affectoit que la gloire de simple Officier
ou plustost de soldat, executant si bien & si promptement les