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Mazarinade n° C_11_30

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Anonyme [1651], LES SERVICES QVE LA MAISON DE CONDÉ A RENDVS A LA FRANCE CONTRE LES CALOMNIES des Partisans du Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_3666. Cote locale : C_11_30.


sa captiuité ayant exercé sa patience, ne fit aucun prejudice
aux bons mouuemens que le feu Roy a tousiours eu pour reconnoistre
sa fidelité, qui l’ayant fauorisé de l’honneur de sa confidence
en reçeut des preuues notables & de sa vigueur constante
& inuiolable à son seruice en toutes les guerres ciuilles des Religionnaires
en la reduction de Sancerre & des autres Villes qui furent
les conquestes premieres de cét absolu Monarque, qu’il fut tesmoin
de ce qu’il executa en la deffaite de l’Isle de Ré, & ce Prince
continua à seruir si vtilement le Roy & secourir l’Estat, quand les
Anglois descendirent en France qu’il fust enuoyé Lieutenant General
en ses armées de Guyenne, Languedoc, Dauphine & Lyonnois,
ou il arresta les progrez du party qui auoit prins de si longues
& puissantes racines en ces Prouinces toutes frontieres, il ne rendit
pas des seruices moins signales quand apres que l’entrée des Espagnols
en Picardie eut obligé à rappeller toute l’armée qu’il auoit
menée dans la Franche-Comté, il resista à cette formidable armée
de quatre-vingts mil hommes sous la conduite de Galas, que les
soins qu’il prit de munir saint Iean de Losne & sa presence dans
Dijon firent perir qua si deuant ses yeux. On sçait bien que c’est a
son adresse qu’on doit l’aquisition de la Catalogne, pour laquelle
il a paru qu’on auoit les mesmes intentions depuis quatre ou cinq
ans que pour Naples qu’on a abandonné. Les diuers changemẽs de
Ministres n’altererent iamais cette ame ferme en son deuoir, mais
s’il eut toute la complaisance imaginable pour la Cour, il n’auoit
pas de moins solides & sinceres intentions pour la liberté des Peuples,
dont il voyoit les miseres auec compassion, & demandoit
tousiours le soulagement auec chaleur. Le deffunct Roy connust si
bien sa candeur & malgré les mauuais offices qu’on luy rendoit en
Cour & les mauuais tours qu’on luy joüoit pour le decrediter, estimoit
tellement sa vertu & sa conduite, que depuis la mort du Cardinal
de Richelieu, il luy offrit pendant sa maladie par deux diuerses
fois le plus cher depost, qu’il eut la Tutelle de ses enfans & l’administration
de l’Estat, comme Louys XI. ce sage Politique auoit
laissé le gouuernement de son fils Charles VIII. & la Regence à
Pierre de Bourbon, la Reyne sçait que feu Monsieur le Prince refusa
ce titre & se départit des autres aduantages que Louys XIII.
luy donnoit par sa Declaration, auec vne modestie qui merite d’autres
sentimens, que ces injustes reproches qu’on fonde sur des