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Mazarinade n° C_7_82

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Anonyme [1649], EXHORTATION DE LA PVCELLE D’ORLEANS, A TOVS LES PRINCES DE LA TERRE, DE FAIRE vne Paix generale tous ensemble, pour venger la mort du Roy d’Angleterre, par vne guerre toute particuliere. , françaisRéférence RIM : M0_1329. Cote locale : C_7_82.


que pour les enseuelir dans les ondes. O terre, ouurez-vous,
pour les engloutir. Que les foudres ne s’élancent qu’en ce lieu
miserable. Foudres vengeurs des impietez, lancez-vous de
toutes parts contre cette nation felonne. Que les esclairs, messagers
du tonnerre ; que le tonnerre, l’effroy des hommes, ne
se fassent plus cognoistre qu’en grondant par dessus leurs testes,
pour donner de la terreur à cette nation abandonnée à l’ire de
Dieu. Que les pluyes, vents, gresles, neiges, & autres me[1 lettre ill.]cores,
puissent exterminer cette nation de la surface de la terre. Pierres
insensibles, trouuez du sentiment pour loger de la compassion
d’vn Prince que les Anglois ont fait mourir si tyranniquement.
Que les plantes ne portent plus de fruict en cette contrée abominable,
qui ne leur serue de poison ; & que les bestes brutes
offensées par vn tel acte, n’exercent plus leurs cruautez que
contre ces gens qui leur font honte. Entre les hommes, qu’aucun
ne naisse, qu’en naissant il ne leur naisse vn ennemy. Que
les Ecclesiastiques les anathematizent. Que les Nobles leur
fassent la guerre, & que la Commune des Pleberens leur denient
le feu & l’eau. Mais vous, ô Princes, que ce crime touche
plus particulierement qu’aucun des autres hommes, demeurerez-vous
là ? Perdrez-vous le temps, en vous affoiblissans tous
les vns les autres pour des pretenduës offenses : tandis que ces
mal-heureux se renforcent en vous attaquant par des fautes
veritables, & lors qu’ils vous offensent si griefuement ? Quittez
les armes, qu’vn mal en apparence vous a mises entre les mains,
pour les reprendre contre vn vray mal : & faites perir cette nation,
qui ne vit sur la terre, que pour vous perdre, & que pour
seruir de scandale à present à toute la terre habitable, & à l’aduenir
que de tesmoignage à la posterité de vostre peu de courage.
Reprenez vos esprits, que la chambre vous a ostez pour
les donner aux bestes, & rendez la justice que vous deuez à
tous, à ce Prince mort qui vous la demande : & faites en sorte
qu’aucun des Anglois ne reste, qui puisse se vanter d’auoir fait
cét outrage à vos personnes sacrées, en effaçant par vn bourreau
l’image de Dieu, de dessus la face de vostre frere, de peur qu’vn
iour ne vienne qu’on die, ils ont bien fait pour les punir de crime,
de n’auoir puny vn si grand crime.