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Mazarinade n° B_13_54

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Anonyme [1652], LES PARADOXES DE L’ESLOIGNEMENT DE MAZARIN : Pour sçauoir, I. S’il se tiendra tousiours loin de la Cour, ou si son retour se fera dans peu de iours comme on le croit. II. Si nous deuons nous réjoüir ou nous affliger de son depart. III. Si son esloignement nous produira la paix ou la guerre. IV. Et si nous trouuerons la fin de nos maux en ce bien tant souhaité. AVEC VN CVRIEVX EXAMEN de la conduite & des intentions de Messieurs les Princes, & du Coadjuteur. , françaisRéférence RIM : M0_2678. Cote locale : B_13_54.

lien qui les vnissoit, il a pensé que se retirer
pour quelque temps de la Cour, seroit ruiner
l’esperance des factieux, & restablir tout à fait
les affaires du Roy, pour se restablir luy mesme
dans son premier credit & ses anciennes dignitez.
 
Pour se confirmer dans cette opinion, il se
souuint que sa seule retraite de sainct Denis à
Pontoise ostant le peril de deuant les yeux des
Parisiens, leur auoit osté la crainte, & par consequent
frustré les Princes de l’esperance d’en
tirer aucun argent pour le payement de leurs
troupes, & pensa de mesme, que comme nos
Princes sont inuincibles, & forcent tout ce qui
se presente deuant leurs escadrons, lors qu’on les
attaque de pied ferme : ils se relaschent facilement
dans le repos & le diuertissement, lors
qu’auounes troupes ne sont opposées aux leurs,
& qu’vnis lors qu’il faut combattre l’ennemy
commun, ils se combattent eux-mesmes
par l’enuie & la ialousie, lors qu’on leur laisse
le champ ouuert pour commander en liberté
dans la capitale du Royaume. Le duel de Monsieur
de Beaufort & de Nemours luy rendoit vn
parfait témoignage d’vne verité si reconnuë, &
la diuision de Messieurs du Parlement l’affermissoit
dans ce sentiment si fauorable. Ainsi par
vn stratageme estrange, & qui ne trouue point