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Mazarinade n° A_2_62

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Anonyme [1649], EXAMEN SVR LES AFFAIRES DV TEMPS. , françaisRéférence RIM : M0_1321. Cote locale : A_2_62.

celle-cy ne retranche qu’vne peau superfluë,
& l’autre succe le sang, & deuore les entrailles du
peuple. Quelle honte de voir entre les mains des traitans
les Finances que les sujets donnent à leur Prince ?
Qu’elle iniustice que des voleurs facent bâtir des maisons
à la ville, & à la campagne des deniers qui n’auoient
esté destinez que pour entretenir l’éclat de la
maison du Roy, & les dépenses de la guerre ? que de
meschans valets prestent à leur maistre, ce que les
bons luy auoient donné ? Mais encore de quelle façon
le luy prestent-ils ? auec des vsures qui reuiennent
au centuple. O la vilaine industrie, qui a trouué le
secret d’vne multiplication si abominable, & d’vne
fecondité qui est aussi contraire aux loix de Dieu, qu’à
celles de la Nature ? Les Alchimistes se vantent de
certuine poudre de proiection, qui conuertit tout les
metaux en celuy que l’on estime le plus ; mais ils n’ont
jamais eu si bonne opinion de leur art, qu’ils en ayent
esperé les mesmes auantages que les vsuriers de leurs
partis, & de leurs auances. Certes si iamais l’arrest du
Senat Romain, que les Iurisconsultes appellent Macedonien
a eu lieu, il le doit auoir en cette rencontre.
Nostre Roy est mineur, & quoy qu’il n’ait pas emprunté
pour fournir à ses débauches, comme les ieunes
Romains qui donnerent occasion au Senat de
fulminer contre ce fameux vsurier, toutesfois l’argent
que les Macedons de ce temps-cy luy ont presté
n’a point esté employé à son auantage, il est aussitost
rentré dans leurs coffres qu’il en est sorti, tellement
que le Roy n’est pas seulement deschargé de