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Mazarinade n° A_2_62

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Anonyme [1649], EXAMEN SVR LES AFFAIRES DV TEMPS. , françaisRéférence RIM : M0_1321. Cote locale : A_2_62.


les apparances du monde, que le menu peuple qui est
sans prouision d’eust estre reduit à leur en demander
le cousteau à la gorge, & a se ietter sur le Parlement
comme sur l’autheur de sa misere : mais ils me pardonneront
s’il leur plaist, si ie leur dis qu’ils ne faloit
pas entreprendre vn blocus de cette nature sur des
coniectures si legeres, & sur des vray semblances si
trompeuses. C’est vne maxime dans la politique, &
principalemẽt dans celle des tyrans qui apprehẽdent
d’autant plus les souleuemens du peuple, qu’ils leur
en donnent de iustes occasions, que de n’en venir
iamais volontairement aux mains auec eux, sans
auoir des forces suffisantes pour les dompter. La maxime
de la politique s’estend à celle de l’œconomique,
& c’est la mesme chose que de voir vn monarque
les armes à la main contre ses sujets, que de voir
vn maistre se battre contre son valet. Messieurs les
Ministres sçauent bien pourquoy les Gentils hommes
ne veulent pas tirer l’épée contre les roturiers,
ils feront l’application de ces exemples, aprés que ie
leur auray dit auec la voix publique, que les combats
ont tousiours passé pour des ieux de hazard, &
que comme l’on n’estimeroit pas raisonnable ceux
qui hazardent cent pistoles contre vne, on estime
bien moins raisonnables ceux qui hazardent l’authorité
royalle contre vne suiettion qui leur est acquise.
Messieurs les Ministres me respondront que le Roy
n’hazardoit rien de son authorité, tant parce qu’il
estoit mineur, que parce qu’il auoit affaire à des sujets
qui baisent leurs chaisnes, & qui passeroient pour