[retour à un affichage normal]

Mazarinade n° A_2_62

Image de la page

Anonyme [1649], EXAMEN SVR LES AFFAIRES DV TEMPS. , françaisRéférence RIM : M0_1321. Cote locale : A_2_62.

incommoditez qui fascheroient les personnes les plus
robustes, & de la plus vile condition. Certes c’est
tout ce que l’on eut d’en faire pour les sauuer d’vn
embrasement vniuersel de Paris, ou d’vne manifeste
conspiration contre leurs vies.
 
La lettre que l’on écriuit en suite au Preuost des
Marchands & aux Escheuins, n’accusoit pas Messieurs
du Parlement d’vn attentat de cette nature,
quoy qu’elle voulut les faire soupçonner de quelque
entreprise, auec aussi peu de vray-semblance que de
verité : car il faut aduoüer qu’il n’y eut iamais de calomnie
si grossiere, & si ridicule que celle-là. Et ie
la conte pour la quatriéme faute.
Le commandement qu’ils firent faire à l’Auguste
Senat d’aller tenir la seance à Montargis, auec tant
de precipitation estoit aussi legitime que leur intention,
qui estoit d’éloigner le Parlement du peuple de
Paris, & de les separer au moins de lieu, ne les ayant
pas peu separer d’affection. Dieu sçait quel auantage
ils vouloient tirer, & s’ils eussent executé à Montargis
ce qu’ils n’auoient pas pû ailleurs. Cette compagnie
grande en nombre, & en éclat. Ce grãd Corps
qui n’est composé que de testes & de cœurs, s’est
trop bien iustifié de la pretenduë desobeïssance à ce
cõmandement, pour laisser ce soin à quelque plume
particuliere. Voila donc vne cinquiéme faute, qu’ils
faisoient exprés pour auoir sujet de faire la suiuante.
La sixiéme qui est d’vne terrible consequence, c’est
le dessein de bloquer & d’affamer l’incomparable ville
de Paris. Ces Messieurs crurent que quatre mille