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Mazarinade n° B_17_11

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Anonyme [1652], ADVIS SINCERE AVX BOVRGEOIS DE PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_543. Cote locale : B_17_11.


sera esloigné, & qu’il en sera escrit aux autres Parlemens,
qui seront conuiez de donner pareil Arrest.
 
Les Compagnies se ioignent à la deputation du Parlement, &
les Princes l’emportent par leurs presences, non pas neantmoins
sans quelque resistance, le fort de l’affaire estoit de vous auoir
ioints à leurs interests. L’on caballe cette deputation dans les
quartiers, en sorte que c’est vn affaire quasi en asseurance. Et bien
que cette assemblée ne deut estre composée que de Bourgeois deputez
des quartiers, les Conseillers du Parlement & des autres
Compagnies emportẽt sur les Quarteniers & Colonels de ce faire
deputer en beaucoup de quartiers, eux qui ne pouuoient affecter
cette deputation que pour opprimer la liberté des autres, & faire
conclurre, comme ils auoient desia fait dans leurs compagnies, en
faueur des rebelles. Cette assemblée se tient au mois d’Avril, les
Princes s’y trouuent. Ils y font leurs declarations, l’on y harangue
en leur faueur, l’on ne pouuoit pas encore faire inuestir
l’Hostel de la Ville de gens de guerre, comme l’on fit le quatriéme
Iuillet dernier. Ils n’auoient pas encore esté introduits dans vostre
Ville : mais la canaille acheptée à prix d’argent, ne manqua
point ce iour là de crier, viuent les Princes & point de Mazarin.
Vous entendistes la voix d’vn seditieux Apoticaire, suiuie de quelques
vns, qui proposa non seulement de se joindre à la deputation
du Parlement, & aux interests des rebelles : mais aussi d’y
conuier toutes les Villes du Royaume, par des lettres circulaires.
Enfin, Messieurs, vous arrestez des remonstrances au Roy de la
part de la Ville ; & ayans receu la declaration des Princes, vous
vous engagez insensiblement & stupidement à trouuer bon, qu’ils
ne posent point les armes que le C. Mazarin ne soit hors du Royaume :
& à souffrir & faire la guerre, si le Roy n’accorde point
cette demande. Si la demeure ou l’ésloignement de ce Cardinal
vous importe au point de vous engager si auant, nous en parlerons
à la fin de ce discours.
Le Roy, qui n’auoit passé la riuiere de Loire que pour s’en venir
à Paris, & vous mettre en liberté, voyant vos mauuaises intentions
pour son seruice, va de Melun à S. Germain en Laye.
Et comme l’armée des rebelles, que l’on peut appeller d’oresnauant
la vostre, s’estoit postée à Estampes, celle du Roy se vient
camper à Chastres pour couurir Paris, & empescher la communication
de cette armée auec vous : vous commençastes de faire
garde aux portes de vostre ville. Les Princes dés ce moment se