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Mazarinade n° B_17_11

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Anonyme [1652], ADVIS SINCERE AVX BOVRGEOIS DE PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_543. Cote locale : B_17_11.


par laquelle il les auoit declarez criminels de leze Maiesté, il en
fait presser l’enregistrement par son Procureur general. Il ne se
peut dire combien de retardement & de subterfuges furent apportez
à cet enregistrement. Tantost le faict n’estoit pas assez
constant, parce que l’on n’auoit pas des commissions signées de
sa main, ou vne Information authentique ; quoy qu’il eust fait
battre à coup de canon les villes du Roy, & combatre ses troupes.
Tantost le Duc d’Orleans, qui estoit inuité soigneusement
de se trouuer aux Assemblées qui se tenoient pour cet enregistrement,
estoit indisposé, & l’on remettoit à vn autre iour. S. A. R.
mesme demandoit du temps pour enuoyer vers le Prince, & luy
faire poser les armes. On taschoit à esluder souuent par les bruits
du retour du Cardinal que l’on publioit pour certain. Ce qui estoit,
disoit on, vne affaire de bien plus grande consequence,
& qui rendoit la prise d’armes du Prince iuste & legitime.
 
Enfin, Messieurs, aprés plusieurs fuites & remises le Parlement
verifie cette Dcclaration, pour n’estre neantmoins executée
que dans vn mois. Le Roy voyant, au preiudice de cette Declaration,
cette faction croistre en son Royaume, apprenant que
les Espagnols estoient descendus en diuers endroits de la Guyenne,
le Duc de Nemours passé en Flandre pour y aller querir vne
arinée, l’amener dans le Royaume, & faire la guerre dans les
Prouinces de ça Loire, afin de faire diuersion d’armes ; voyant
ainsi que l’absence du C. M. & l’esloignement de ceux que l’on
croit luy estre affectionnez, n’auoit peu empescher les mauuais
desseins du Prince de Condé, qui auoit tousiours pris pour pretexte
de sa reuolte le retour du Cardinal, auquel on ne songeoit
pas lors ; le Roy, dis-je, creut que s’il le faisoit reuenir, c’estoit
chose qui deuoit estre indifferente à ses Sujets, & qu’il y alloit de
son authorité de rappeller vn Ministre iniustement persecuté, &
qui pouuoit dans les occasions lors presentes rendre des seruices
vtiles à l’Estat, c’est pourquoy il luy enuoye ses ordres pour
faire vn corps d’armée considerable sur la frontiere, & le luy amener
en diligence. Ce Cardinal ayant leué six mil hommes, entre
en France sur la fin du mois de Decembre 1651. auec les ordres
du Roy, accompagné de Mareschaux de France, de Lieutenans
generaux d’armée, de Gouuerneurs de places, & de plusieurs
personnes qualifiées : que fait alors le parlement ?
C’est icy, Messieurs, le commencement d’vne guerre sanglante,
que des gens preposez pour le seul office de la Iustice, allument