[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° B_17_11

Image de la page

Anonyme [1652], ADVIS SINCERE AVX BOVRGEOIS DE PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_543. Cote locale : B_17_11.


la conduite du Cardinal Mazarin, non seulement par ce que iusques
là les peuples ne s’estoient point meslez de censurer les
actions des Ministres d’Estat, mais aussi par ce qu’il ne s’estoit acquis
la haine de personne.
 
La seconde, c’est que cette sortie auoit esté conseillée par la
Reyne, par les Princes, & par les plus grands du Royaume qu’ils
authorisoient par leurs presences.
La troisiéme, que le Roy sortant de Paris n’auoit aucun dessein
de vous assieger, ny de vous faire sentir aucun chastiment de vos
barricades & de vostre reuolte, il auoit oublié le tout, & vous
l’auoit pardonné. Les lettres & Declaration que S. M. enuoya,
iustiffierent assez ses intentions : & vous faisoient connoistre que
ce que S. M. desiroit de vous, c’estoit qu’à faute, par le Parlement
d’obeir, & se retirer pour quelque temps hors de Paris, vous employassiez
les forces de vostre ville pour les y obliger, en ce cas le
Roy vous promettoit de reuenir le lendemain dans vostre ville ;
& d’oublier tout ce qui c’estoit passé. En vn mot, le Roy vouloit
faire espreuue de l’affection des bons Bourgeois de la ville de Paris,
il vouloit reconnoistre par effect s’ils prefereroient l’interest
de quelques factieux au respect & à l’obeїssance qu’il doiuent à
leur Prince, mesme à la necessité dont vous estiez menacez.
Si vous eussiez esté à l’Hostel de Ville ou au Palais, dire hautement,
que vostre intention estoit d’obeїr au Roy, que ceux qui
ne le voudroient pas faire, y seroient contrains ; qu’il n’estoit pas
iuste que le peuple tombast dans l’indignation du Roy, & souffrit
de la necessité pour des particuliers, vous eussiez terminé
dans la iournée mesme, ce qui vous a cousté tant de sang, tant de
biens, & ce qui a causé tant de maux, qui se sont respandus dans
tout le Royaume, le Roy fust rentré le lendemain dans sa ville,
laquelle à lors il eust peu auec iustice appeller sa bonne ville. Il y
fust venu sans force & sans trouppes, car il eust esté asseuré de vostre
cœur & de vostre fidelité.
Mais au lieu de faire ce que vous deuiez en cette occasion, vous
prenez le change à vostre ordinaire, le Parlemẽt & les supports de
la Fronde qui se ioignirent à ses interests, sçauẽt bien que toutes
les fois que des sujets veulent faire la guerre à leur Souuerain, ils
ne manquent iamais de prendre des pretextes pour les attirer à
eux. C’est pourquoy animez de cet esprit de faction, ils vous
font croire que le Cardinal Mazarin, qui est vn estranger, vous a
rauy & enleué le Roy de nuict. Ils vous persuadent que les Princes,