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Mazarinade n° B_17_11

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Anonyme [1652], ADVIS SINCERE AVX BOVRGEOIS DE PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_543. Cote locale : B_17_11.


depuis s’est encore trouuée chargée de beaucoup d’autres
d’especes par le retour de ceux que le feu Roy auoit éloignés de la
Cour. Que nonobstrant toutes ces despences, son principal soin
fut de soulager les peuples attenuez par les charges d’vne si longue
guerre. Pour cet effet dés le commencement de sa Regence,
elle fit diminüer les Tailles de dix-sept millions de liures par chacun
an. La guerre continüant, & les ennemis se rendans difficiles
à là conclusion de la Paix, par l’esperance qu’ils auoient de voir
nos diuisions presentes ; le Conseil resolut de se seruir de quelque
secours extraordinaire. D’en demander aux Peuples desja assez
espuisez, il n’y auoit point d’apparence. Vne campagne neantmoins
pouuoit terminer heureusement la guerre. L’on s’aduisa
d’vn expedient, qui pouuoit & deuoit estre aussi innocent dans
l’execution, qu’il a produit de maux par les artifices de ceux qui
ont creu y estre blessez.
 
Ce fut de descharger les Officiers des Cours Souueraines du
payement du prest qu’ils deuoient payer au Roy, pour estre receus
pendant neuf années au payement du Droit annuel ; & mesme
de la redeuance annuelle pendant les quatre anneés suiuantes
en faisãt porter à l’Espargne trois quartiers de leurs gages par chacune
desdites années dont ils jouïssent seulemẽt depuis la guerre.
S’il y eust iamais moyen innocent, de subuenir à vne necessité
publique, c’estoit celuy-là. L’on remettoit à ses Officiers le payement
d’vn prest, qui reuient au huictiéme denier de l’éualuation
de leurs Offices. Ils ne pouuoient se dispenser de ce payement,
puis qu’ils n’en ont point esté cy-deuant deschargés qu’en consentant
l’establissement de nouueaux Offices en leurs Compagnies,
de la vente desquels le Roy a toûjours autant profité, qu’il eust
peu faire du payement dudit prest. L’on leur remettoit encore
pendant lesdits quatre années le payement du Droit annuel ;
qui reuient quasi à la valeur de leurs gages. Encore le Parlement
de Paris en estoit-il exempt. En quoy est-ce donc que les
autres y estoient blessez ?
Neantinoins ses Officiers, dont la plus grande partye auoient
esté assez accommodans lors qu’il auoit esté question d’impositions
sur les Peuples, & de taxes sur les Officiers subalternes & autres ;
creurent qu’il y alloit de la fortune de l’Estat, & que les Loix
fondamentalles en estoient renuersées, puisque lon s’addressoit
a eux : animez de cet esprit d’interest particulier, ils se persuadent
qu’il ny a point d’expedient, quelque ruineux, quelque