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Mazarinade n° A_1_5

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Anonyme [1649 [?]], DIVERSES PIECES DE CE QVI S’EST PASSÉ A S. GERMAIN EN LAYE, Le vingt-troisiéme Ianvier 1649. & suiuans. , françaisRéférence RIM : M0_1160. Cote locale : A_1_5.


sçaurions faire sortir toute nostre cavalerie de Paris, qu’on ne luy
coure sus aussi-tost, & qu’on ne l’oblige à la retraite, ou à la fuite.
 
Chacun de leurs Quartiers est toûjours prest à combattre toutes
nos Forces, & on nous veut persuader que le Roy n’a point de
troupes ; Il faut bien, ou que les Nostres soient bien foibles, ou
qu’elles ne valent rien, ou que nous soyons trahis, ou que les autres
soient en plus grand nombre qu’on ne nous veut dire.
Pour les ouvertures des Passages, si nous reüssissons toûjours
comme à Corbeil & à Charenton, nous pouuons bien nous-recommander
à nos magazins du Louvre, & voir combien de jours
encore ils nous empescheront de mourir de faim. Hors de cela, ie
ne voy pas grande resource aux exploits de nos braves Combatans ;
on vient leur en lever sur la moustache en plein jour vn poste
retranché, & qu’on avoit incessamment fortifié depuis quinze
jours, muny de tout jusqu’à quantité de feux d’artifice, & cela à
la veuë de Paris, & qui plus est de toutes nos Forces, & sans avoir
eu que les troupes d’vn de leurs Quartiers, & elles ne laissent pas
de nous presenter le combat au mesme temps qu’elles envoient
de l’autre costé à l’assaut, & elles emportent des fortifications
défenduës par trois mil hommes, que nous avions choisis pour les
meilleurs, & qui l’étoient en effet, sans qu’vn seul des nostres ait
evité la mort, ou la prison ; & tout cela ne peut obliger nos troupes
à s’avancer vn seul pas, ny à quitter le poste qu’elles avoient
choisi pour s’enfuyr en seureté dans nos portes.
Monsieur, & Monsieur le Prince, ne manquent jamais à monter
à cheval des que nous sortons ; ils se trouvent en personne à
cette execution ; ils y hazardent leurs vies, & nous sommes encores
si idiots & si foibles que de nous laisser siffler, qu’ils sont au
desespoir d’estre à Saint Germain, que le Cardinal les a enlevez
avec le Roy, qu’il n’y demeurent que pour empescher la suite des
mauvais conseils dudit Cardinal, qu’ils brûlent d’envie de faire
que le Roy satisface le Parlement. Cependant les prieres de la
Reyne, de Madame, de Mademoiselle, de Madame la Princesse,
& de toute la Cour, ne peuvent obtenir qu’ils n’aillent en personne
en tous les lieux où il y a occasion de battre nos troupes, &
nous serons toûjours si dupes de croire qu’ils n’agissent que molement
& contre leur gré.
Pour la jonction des Parlemens, nous laisserons-nous toûjours
surprendre à cet artifice grossier dont on nous bufle, lors qu’on
fait aller au Palais & à la Maison de Ville, des personnes apostées,