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Mazarinade n° A_1_5

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Anonyme [1649 [?]], DIVERSES PIECES DE CE QVI S’EST PASSÉ A S. GERMAIN EN LAYE, Le vingt-troisiéme Ianvier 1649. & suiuans. , françaisRéférence RIM : M0_1160. Cote locale : A_1_5.


trouuer à dire que le Cardinal n’execute pas ses ordres, si
luy mesme méprise ceux de son Maistre ?
 
Mais sur tout cecy, n’est point le fait dont il s’agit : Que le
Cardinal soit dans les affaires, ou non, tousiours faudroit-il
decider quelle des deux Authoritez doit prevaloir, ou
celle du Roy, qui a regy heureusement la Monarchie douze
cens ans durant, ou celle que le Parlement a envahie depuis
huict mois, & qu’il veut se conserver aujourd’huy par
la prise des armes contre le Souuerain ? Tousiours faudroit
il voir si le Duc d’Orleans, & le Prince de Condé souffriroient
d’estre dégradez, & que le Parlement devenãt Roy,
divers marchands, confituriers, & artisans, pour appartetenir
de prés à des Officiers de ce Corps-là, vinssent à tenir
le rang des fils de France & des Princes du Sang.
On nous fait accroire (mes chers Compatriotes) que le
Roy veut nous exterminer, qu’il veut nous affamer : il ne
veut que ce à quoy nous l’obligerons ; il ordonne au Parlement
de sortir de Paris ; le Parlement veut y demeurer
par vne desobeissance sans excuse (n’y en ayant aucune legitime,
quand le Maistre commande ;) & nous sommes si
aueuglez que de prendre les armes pour appuyer sa rebellion.
Quel autre party restoit à prendre au Roy, s’il vouloit
se conseruer cette qualité, que de nous reduire tous
deux par la faim dans nostre deuoir ; ainsi ce n’est pas le
Roy qui nous affame, c’est nous qui le voulons bien estre,
ce n’est pas le Roy qui nous attaque, c’est nous qui sommes
les agresseurs, si nous obligeons le Parlement à sortir
de Paris, le Roy nous asseure qu’il nous viendroit voir le
mesme jour.
Si le Parlement ayme le bien public autant qu’il le veut
faire croire, si sa principale visée, cõme il proteste, est nostre
soulagement & nostre repos, que ne nous en donne-t’il vne
preuue qui luy est si facile ? Nostre trãquillité dépend de sa
sortie, nous serõs heureux dés qu’il aura obey : nous auriõs
l’abondance de toutes choses, & n’entendrions plus parler
de gens de guerre, ny dans Paris, ny aux environs : cependant
il veut que nous souffrions, il aime mieux que nous