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Mazarinade n° E_1_110

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Anonyme [1649 [?]], DIVERSES PIECES DE CE QVI S’EST PASSÉ A S. GERMAIN EN LAYE, Le vingt-troisiéme Ianvier 1649. & suiuans. , françaisRéférence RIM : M0_1160. Cote locale : E_1_110.


la domination des vsurpateurs : Ce sont les genereuses pensées
de ce grand Prince, Fils de Henry le Grand, nostre
Ayeul, & digne heritier de ses vertus : Ses sentimens ne sont
pas moindres en la personne de nostre tres-cher & tres-amé
Cousin le Prince de Condé, qui a rendu l’entrée de nostre
Regne si glorieuse par cette memorable victoire de Rocroy,
que nous l’auons commencé par vn triomphe sur nos Ennemis,
qui pensoient tirer avantage de la foiblesse de nostre
aage ; Il leur a fait sentir que la puissance des Roys ne se
mesure point par les années. Depuis ces heureux commencemens,
ont esté suiuis de tant de Batailles gagnées,
de Villes conquises, que nous pouuons dire que leur vertu
vnie ensemblement à esté l’affermissement de nostre Couronne,
& la force redoutable à nos Ennemis. Il ne faut
donc pas s’étonner s’ils sont touchez de cette noble passion
de deffendre dans nostre bas-aage nostre Personne & nostre
Couronne, contre la rebellion de nos Subjets, & s’ils
s’opposent aux injures entreprises d’vne faction qui est sans
exemple, que l’on void naistre au milieu du plus glorieux
Regne qui ait jamais esté, & au moment que nous esperions
donner la Paix à nos Peuples, qui eust reparé toutes
leurs pertes, & recompensé avantageusement tous leurs
trauaux & leurs souffrances, ils se voyent à la veille d’estre
plongez dans ces grandes miseres & calamitez qui suiuent
ordinairement les guerres Ciuiles. C’est l’ouurage de ceux
qui publient par tout, qu’ils ne peuuent souffrir la mauuaise
administration de nostre Estat, lors qu’elle est admirée
mesme par nos Ennemis, qui ont esté contraints de ceder à
la puissance de la France, si heureusement gouuernée : Mais
apres auoir esté vaincus par la force de nos armes, & apres
auoir esprouué que la France reünie en toutes ses parties
estoit inuincible : ils ont souuent eu recours à leurs artifices
ordinaires, de nous affoiblir par nos diuisions ; Iusques icy,
leurs desseins auoient tourné à leur confusion ; mais enfin
l’infidelité de quelques vns de nos Subjets leur ont ouuert
la porte, & nous sõmes sur le point de les voir entrer en nostre