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Mazarinade n° D_1_14

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Saint-Julien,? [?] [1650], LE COVRRIER BVRLESQVE DE LA GVERRE DE PARIS, Enuoyé à Monseigneur le Prince de Condé, pour diuertir son Altesse durant sa prison. Ensemble tout ce qui se passa iusques au retour de Leurs Maiestez. , françaisRéférence RIM : M0_814. Cote locale : D_1_14.



Qu’on tâchoit mal-heureusement
D’aneantir le Parlement,
Ce que pour rendre plus facille
Ou auoit bloqué nostre ville,
Que Paris embreliquoqué
De se trouuer ainsi bloqué,
Auoit besoin de l’assistance
De tout le reste de la France,
Veu qu’il se confessoit troublé,
D’estre non pas comme en vn bled,
Mais sans, bled pris & sans farine,
Fort proche d’auoir la famine ;
Et que s’il ne se repaissoit
Tout le Royaume perissoit.
 
18. Ian.
 
Le soir a cheual troupes fortes
Sortirent par diuerses portes
Pour la seureté des Marchands
Qui portoient des viures des champs.
 
 
Le Mardy du costé de Brie
Sortit auec Caualerie
Le genereux Prince d’Elbeuf,
Ce fut de Ianuier le dix neuf
Qu ayant rencontré quelque bande
Des voleurs de nostre viande,
Notamment de cinq cent gorets,
Il prit en main leurs interests,
Et battant ces oyseaux de proye,
Gaigna les gorets auec ioye
Que ces animaux par leurs cris
Firent connoistre à tout Paris.
 
19. Ian.
 
Le Mercredy le vingt, nous sçeusmes
Par deux lettres que nous receusmes,
Que le vaillant Comte d Harcourt
Deuant Roüen demeura court,
Bien qu’aux portes de cette ville
Il furast comme tous les mille :
Cependant que ce Parlement
Ordonna d’vn consentement
Qu’on priroit la Reine Regente
D’estre si bonne & complaisante
De [2 lettres ill.]sser Roüen tel qu’il est
Deffendre seul son interest ;
Et qu’ailleurs dresseroit sa marche
Harcourt qui vint au Pont de l’Arche
Monté sur vn cheual Roüen,
Sans auoir entré dans Roüen.
 
20 Ian.
 
Des ce iour pour la Normandie,
Terre belliqueuse & hardie,
Le grand Longueville quitta
Paris, qui fort le regretta
La Cour fit deux Arrests en suite,
Dont l’vn porte que sur la fuite
De beaucoup de particuliers
Sous des habits de Cordeliers,
Et d’autres personner sorties,
Que Scaron n’auroit trauesties,
On deffend à grands & petits
De prendre plus de faux habits,
Ny de changer leur Seigneurie,
Ne fust-ce que par taillerie ;
Et parce que les partisans
Fuyoient en habits de paysans,
Les Ieans se faisans nommer Pierres,
Les Pierres, Paul, si qu’en ces guerres,
Souuent nos portiers par ce dol
Prenoient S Pierre pour S Paul ;
Parce que sous vertes mandilles,
Et sous de traistresses guenilles,
Qui receloient maint quart d’escu,
Les Maltotiers monstroient le cu
Sans qu’on le sçeust ; tant ces naquettes
Sur leur mesure sembloient faites,
Tant pour eux leur mine parloit,
Et tant rien ne les deceloit,
Tant auoit de correspondance
Cet estat auec leur naissance.
La Cour dit qu’on traiteroit mal
Les masques de ce carnaual
Portans momons hors de la ville
Permis seulement a Virgille
De sortir ainsi trauesty.
Par l’autre Arrest fut consenty
Qu’on gardast la vieille ordonnance
Pour les soldats ; auec defense
Aux gens de guerre de voler,
De brusler, ou de violer ;
Ains se contenter de l’estappe,
Sans à leurs hostes donner tappe :
Et que les biens en patiroient
Des Chefs qui leur commanderoient.
 
 
Ce iour les Troupes Polonoisés,
Qui ne cherchoient qu’à faire noites,
Au bourg de Sevre & de Meudon,
(Dieu vueille leur faire pardon,)
Commirent sans les v[3 lettres ill.]lenees
Plus d’vn demy cent d’insolences.