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Mazarinade n° C_7_45

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Anonyme [1649], DISCOVRS SVR L’ENTREVEVE DV CARDINAL MAZARIN, ET DE MONSIEVR d’Hocquincour, Gouuerneur de PERONNE. , françaisRéférence RIM : M0_1145. Cote locale : C_7_45.



A t’on iamais apporté plus de soin, plus de ceremonie,
plus de formalitez pour composer des differens
entre des Princes souuerains, & finir vne longue guerre ?
Ne diriez vous pas que tous ces preparatifs doiuent
aboutir à l’accommodement entre les deux Couronnes ?
Desabusez vous, ce n’est pas la paix generale qui
se doit conclure sur la frontiere, c’est vn Cardinal vn
premiere ministre, reuestu de l’authorité Royale, successeur
du grand Richelieu, qui se reduit à traitter but
à but auec le gouuerneur de Peronne. Le sieur Lyonne
se rendit à iour nommé, apporta la ratification du
traitté, receut celle de Monsieur d’Hocquincour qu’il
enuoya à son maistre, & assura qu’il se deuoit trouuer
le mesme iour au lieu de l’assemblée. Ledit sieur
d’Hocquincour, commãda les deux cens cheuaux dont
on estoit conuenu, & marcha à leur teste auec trente
ou quarante de ses amis, & se contentant de la seureté
que leur fidelité & valeur luy donnoient, renuoya ledit
sieur de Lyonne.
Il n’auoit pas fait trois lieuës, qu’il apperceut vn
trompette vestu des liurées du Roy, qui venoit à toute
bribe au deuant de luy, il l’assura qu’il y auoit deux
heures que le Cardinal Mazarin faisoit halte dans vn
moulin proche du lieu dont ils estoient demeurés d’accord,
il le rẽuoya aussi tost auec vn des siens pour luy dire
qu’il marchoit au rẽdez-vous, & cõmanda à mesme
temps des coureurs à droit & à gauche, pour descouurir
s’il ne parroissoit point de troupes ; il n’auoit pas encore
auancé mille pas qu’il vist deux escadrons à la
teste desquels trente ou quarante caualliers venoient
en bon ordre, il fit ioindre ses amis qu’il fit aussi marcher
à la teste de ses gens de guerre. Ces deux troupes
n’estoient plus esloignées de cinq cẽs pas, quãd le Cardinal
Mazarin enuoya vn Gentilhõme demãder à Monsieur
d’Hocquincour s’il vouloit faire faire alte à ses
deux escadrons, & auancer auec ses amis, & qu’il luy