[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° C_7_45

Image de la page

Anonyme [1649], DISCOVRS SVR L’ENTREVEVE DV CARDINAL MAZARIN, ET DE MONSIEVR d’Hocquincour, Gouuerneur de PERONNE. , françaisRéférence RIM : M0_1145. Cote locale : C_7_45.


auec vne puissance absoluë, vn ministre capable, vn
Cardinal de Richelieu se seroit bien empesché de
tomber dans vn tel embarras, où si cela fust arriué, il
auroit bien sceu y appliquer des remedes conuenables,
pour garentir l’authorité de son Maistre : Mais ce
negociateur eternel, qui croit vainement persuader
tout le monde, & que rien ne peut resister à sa parole,
ne songea qu’à mettre promptement la chose en negociation.
Pour cet effect, il enuoya le Commandeur
de Monteclair à Peronne demander à Monsieur
d’Hocquincour son amitié, l’assurer de la sienne, &
que les compagnies des Gardes qui s’estoient presentées
ne vouloient que passer, pour aller renforcer vn
corps qu’on formoit de l’autre costé de la riuiere. Il
obligea aussi Madame la Duchesse de Chaulnes d’y
faire vn voyage pour le mesme suiet, croyant qu’elle
auroit plus de credit sur son esprit ; Mais ny l’vn ny
l’autre ne l’ayant contenté, & son Eminence croyant
qu’ils auoient tous deux manqué d’adresse, & mal pratiqué
ses instructions. Il resolut de lier vne conference
entre luy & Monsieur d’Hocquincour, il enuoya
de nouueaux Deputez pour la menager, le gouuerneur
de Peronne en nomma de sa part, la contestation fut
grande entr’eux, ils disputerent long temps pour conuenir
d’vn lieu d’assemblée non suspect. Les vns nommoient
des villages trop proche d’Amiens, les autres
en demandoient trop proches de Peronne, ils furent
prests de rompre sur cette grande & importante difficulté.
En fin ne pouuans s’accorder, il se trouua vn tiers
qui fi st l’office de mediateur, & proposa que l’entreueuë
se fi st en pleine campagne, entre Chaunes &
Amyens, ce qui fut accepté de part & d’autre, sous ces
conditions, qu’on y viendroit auec forces egales,
qu’on n’entreprendroit rien l’vn sur l’autre, & que le
sieur de Lionne seroit enuoyé pour ostage à Peronne,
derniere condition de ce grand traité preliminaire.