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Mazarinade n° C_7_45

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Anonyme [1649], DISCOVRS SVR L’ENTREVEVE DV CARDINAL MAZARIN, ET DE MONSIEVR d’Hocquincour, Gouuerneur de PERONNE. , françaisRéférence RIM : M0_1145. Cote locale : C_7_45.


l’obseruation d’vn acte si solemnel, que l’aigreur estoit
encore dans les esprits, & que les peuples ne pouuoient
poser les armes, voyant que leur ennemy seul autheur
de leurs malheurs estoit conserué. Il est sans doute que
la confiance qui cimente tous les traittés estant ruinée
par vn tel manquement la guerre eust peu recommencer
plus fort que iamais, & il eust esté impossible de la
finir par des voyes d’accommodement.
 
Ces mauuais desseins qu’on auoit contre luy vinrent
à la cognoissance de ses amis, ils sceureut le temps
& le lieu qu’on auoit choisi, l’on leur dist le nom de ceux
qui auoient pris la conduite de cette belle entreprise :
on les aduertist de l’ordre qu’ils deuoient tenir pour la
faire reüssir, que ce deuoit estre hors de sa place, & que
pour ce suiet on l’auoit obligé d’en sortir sous pretexte
de luy donner le commandement d’vn corps separé ;
& commandé dix sept compagnies du regiment
des gardes, & quatorze de celles des Suisses pour s’assurer
de Peronne en mesme temps qu’on l’arresteroit :
Mais c’estoit trop tard, il s’y estoit desia ietté & s’estoit
trouué à propos dans la ville pour les prier auec le
plus de respect qu’il auoit peu de se retirer. Il assura
en mesme temps la Cour, qu’elle ne se mist point en
peine de luy enuoyer du secours, que sa garnison estoit
assez forte, & qu’il respondoit de sa place.
Ces nouuelles troublerent le Cardinal Mazarin, non
pas tant, parce que ces excuses engageoient l’authorité
du Roy dont l’on voit manifestement par toute sa conduite,
qu’il ne fait aucun conte ; qu’à cause qu’elles ruinoient
entierement le dessein qu’il a formé de se rendre
maistre des places de Picardie, il iugea biẽ aussi que
les autres gouuerneurs suiuroient cet exẽple. Sa vanité
qui anime toutes ses actions, se trouuoit encore notablement
interessée en ce rencontre apprehendant
que cela ne diminuast chez les estrangers la creance
qu’il affecte d’y establir ; qu’il regne tousiours sur nous