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Mazarinade n° B_6_14

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Anonyme [1651], DISCOVRS SVR LE SVIET DES DEFIANCES DE MONSIEVR LE PRINCE, QVI L’ONT OBLIGÉ DE SE retirer à Sainct Maur. , français, latinRéférence RIM : M0_1150. Cote locale : B_6_14.


sont deuenus innocens, parce que ce ne sont plus
ceux qui distribuent la bonne ou mauuaise Reputation
de puis trois ans, qui accusent leur conduite ;
Ne sont-ce pas les mesmes artisans de tous nos malheurs,
& de tous nos desordres ? N’ont-ils pas esté
les Autheurs de toutes les oppressions que le Cardinal
a entreprises contre le Public, & le Particulier ?
Ne sont-ils pas les Ouuriers de cette Prison infortunée,
qui ayant mis la défiance dans la Maison
Royale, a jetté les semences d’vne diuision eternelle
dans ce Royaume ? Enfin, ne sont ce pas les
Creatures de ce Ministre, qui estoit l’abomination
de toute l’Europe : que l’Allemagne ne veut point
souffrir non plus que la France, parce qu’il est par
tout Perturbateur du repos & de la tranquillité des
Peuples ? Ne possedent ils pas son Genie ? Ne leur
a-t’il pas laissé son esprit en partage ? Et leur administration
a-t’elle esté moins turbulente & moins
factieuse, que celle de ce mal-heureux Estranger ?
 
Toutes ces considerations lors qu’il fut chassé,
les firent juger à tout le monde dignes du sort de
leur Maistre ; On creut que la Paix de la France
ne pouuoit estre affermie, tandis qu’ils y auroient
quelque credit, & quelque authorité dans la Cour,
chacun se persuadant que pour se rendre agreable
& necessaire, ils formeroient tousiours de nouuelles
Cabales, pour procurer le retour de leur bien-faicteur.