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Mazarinade n° A_2_45

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Anonyme [1649], DISCOVRS SVR LE GOVVERNEMENT DE LA REYNE DEPVIS SA REGENCE. , françaisRéférence RIM : M0_1149. Cote locale : A_2_45.


du Monde vne personne ait sceu naturellement
toutes choses, on ne doit pas s’étonner de ce qu’elle
s’est reposée touchant les affaires de cét Estat, sur la
conscience & sur la capacité de ceux qui auoient esté
établis par le feu Roy son Espoux. Ils diront encore
que cette Princesse pouuoit donner la Paix au commancement
de sa Regence, comme s’il eust esté facile
de s’accorder auec le Roy d’Espagne, qui croyoit que
la mort du feu Roy, & la jeunesse du Roy son fils,
luy causeroient le gain de cent victoires : & puis quand
elle l’eust peu faire, je suis témoin que les Esprits malicieux
l’attendoient à ce passage ; & qu’ils disoient des ja
que la Reyne estant Espagnole, ne manqueroit pas
de faire vne Paix desauantageuse auec le Roy son Frere ;
& qu’en luy rendant toutes les Villes qu’on luy
auoit prises, elle rendroit par ce moyen toutes les conquestes
de la France inutiles ; qu’elle s’entendoit auec
sa Majesté Catholique, & qu’elle alloit abandonner
l’interest des François pour faire du bien à son Pays ;
qu’il faloit se méfier d’elle, & que pendant qu’elle estoit
en France, son cœur estoit en Espagne. Mais comme
ils ont veu que cette grande Princesse n’auoit autre but
que la gloire du Roy son Fils, & qu’elle estoit deuenuë
Françoise en épousant vn Roy de France, ils sont demeurez
dans le silence pour quelque temps. En fin le
Siege de Paris ayant irrité les Esprits, on a pris la licence
de parler & d’écrire contre sa Majesté, sans considerer
le respect que les François doiuent à la Mere de leur Roy :
Et depuis la Paix ayant esté concluë auec cette capitale