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Mazarinade n° B_16_51

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Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652 [?]], L’AVEVGLEMENT DES PARISIENS, FAISANT VOIR QV’ILS SONT BIEN aueuglez de ne voir pas, I. Que la Cour ne veut point de Paix, quelque montre qu’elle fasse du contraire. II. Qu’ils ne peuuent point esperer cette Paix, si la Cour a le dessus. III. Qu’ils peuuent terminer les troubles, s’ils entendent auec les Princes; & qu’ils prolongeront ces mesmes troubles s’ils s’entendent auec la Cour. IV. Qu’ils sont plus obligez aux Princes qu’à la Reyne; ou qu’ils ne peuuent se passer des Princes, & qu’ils peuuent se passer de la Reyne. V. Que la Reyne en veut à Paris; & que pour faire triompher cette haine, elle veut premierement se défaire des Princes. VI. Que la Reyne fait reconnoistre cette haine par le peu de cas qu’elle fait de nos conquestes de Catalogne, de Flandre & d’Italie. VII. Que la Reyne dispose tout à vne desolation generale par la mauuaise education; & par les mauuais principes qu’elle inspire au Roy son Fils. , françaisRéférence RIM : M0_467. Cote locale : B_16_51.



Apliquons le sentiment de ce sage Legislateur à Louis
XIV. pupille, & à Anne d’Autriche sa Regente, ou tutrice.
Louis XIV. est emancipé à quatotze ans commencés :
Qu’est-ce à dire ? c’est à dire qu’Anne d’Autriche n’a
plus de pouuoir : C’est à dire que la Loy pretend qu’Anne
d’Austriche ne soit plus en estat de pousser cette haute puissance,
qui commençoit desia de faire ombre à celle du Roy :
C’est à dire qu’Anne d’Austriche n’a plus de part dans le
gouuernement.
Anne d’Austriche cependant gouuerne tout : Anne d’Austriche
a tout le pouuoir en main : Anne d’Austriche est en
estat de pousser plus que jamais cette tirannique puissance,
qui commençoit desia de faire ombre à celle du Roy : Anne
d’Austriche choque donc la Loy : Anne d’Austriche à
donc de mauuaises intentions : Anne d’Austriche donne
donc sujet à l’Estat de la choquer ; puis qu’elle donne toute
sorte de sujet à l’Estat de presumer en elle quelque mauuais
dessein ; Et ceux qui la secondent ne sont pas moins criminels
qu’elle ; puis qu’ils sçauent qu’elle attente à ce que la
Loy luy deffend. Il n’est point de Dieu, ou cette verité est
indisputable, aussi bien que tout le raisonnement precedẽt.
Voilà cependant la cause de nos maux : La Reyne par cét
attentant à vne authorité qui ne luy apartient point, arme
les Loix contre sa personne : Elle leur resiste auec ce pouuoir
vsurpé : L’Estat se partage : Les mauuais François la
secondent : Les bons la contrequarrent : Cette diuision domestique
fomente la guerre : La guerre nous lasse, parce
qu’elle nous espüise : Nous desirons la Paix : Par s la poursuit :
Il s’arme de suplications, de prieres, & de Remonstrances :