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Mazarinade n° B_4_18

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Dubosc-Montandré, Claude [?] [1651 [?]], L’APOCALYPSE DE L’ESTAT, FAISANT VOIR, I. Le Paraelle de l’attachement que la Reyne a pour le Mazarin, auec l’attachement que Brunehaut auoit pour Proclaïde, & Catherine de Medicis pour vn certain Gondy. II. Que l’attachement de la Reyne pour le Mazarin est criminel d’Estat. III. Que ce mesme attachement donne fondement à toute sorte de soupçon. IV. Que par cet attachement la Reyne fait voir qu’elle ayme plus Mazarin que son Fils. V. Que par cet attachement la Reyne dispose toutes choses à vn changement d’Estat, ou à l’establissement d’vne tyrannie qui sera sans exemple. , françaisRéférence RIM : M0_98. Cote locale : B_4_18.


estime ; & certainement on ne sçauroit nier
que ce procedé d’vn ieune Laïque ne fut capable
d’exempter de temerité les iugemens sinistres de certains
foibles qui ne iugent que sur les apparences ; &
de iustifier toutes les plus mauuaises conjectures, que
ceux qui ne penetrent point dans les intentions, peuuent
fonder sur ce qui paroist à leurs yeux.
 
On voit auiourd’huy tous les Princes liguez, tous
les Parlemens vnis, & tous les peuples revoltez contre
la protection dont la Reyne honore le Mazarin :
toute l’Europe s’interesse à la destruction de cet infame
fauory : toutes les nations crient vnanimement
qu’il faut s’en deffaire, qu’il faut le sacrifier à la vengeance
publique ; que c’est vn broüillon ; que c’est
vn seditieux ; que c’est vn sanguinaire, que c’est vu
boutefeu ; que c’est vn scelerat, qui ne sçauroit subsister
que sur les ruines du monde, qui ne peut se
nourrir que du sang des peuples, qui n’est reuestu
que des despoüilles d’autruy, qui ne s’est enrichy que
de nos finances, qui ne vit en paix que pendant nos
desordres, & qui n’est grand que par ce qu’il nous a
humiliez pour rehausser la bassesse de sa fortune.
Tout cela n’est pas capable d’émouuoir l’esprit de
la Reyne : On n’attaque ses affections que pour les
faire triompher, on ne les esbranle que pour les fortifier :
On ne s’efforce de les esteindre que pour les
voir allumées auec embrazement : qu’on dise que
c’est vn seditieuv, ses inclinations le luy font paroistre