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Mazarinade n° A_3_68

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D. VV. [1649], LE HERAVLT FRANCOIS, OV LE PARANYMPHE DE MONSIEVR LE MARESCHAL DE LA MOTHE-HOVDANCOVR, Duc de Cardone, &c. Publiant les Batailles qu’il a données en Italie & Catalogne, auec les memorables actions de sa vie. , françaisRéférence RIM : M0_1624. Cote locale : A_3_68.


dont nous auons parlé cy-dessus, il commanda ce Capitaine pour aller
inuestir la place, ce qu’il executa si heureusement, qu’ayant
défait quatre cens cheuaux qui marchoient pour entrer dedans, il en
facilita la prise, la garnison n’estant pas capable de la deffendre.
 
Ce fut par la conqueste de cette place que l’on n’eut pas beaucoup
de peine à rafraischir Cazal de toutes les munitions necessaires ;
mais dautant que les Ennemis n’auoient pû rompre le cours à cette
entreprise, ils resolurent de faire perir l’armée Françoise & de l’affamer.
Les Princes de Sauoye employerent donc tous leurs soins à
couper les viures du costé de Turin, & le Marquis de Leganez se vint
poster à mesme dessein à Cambian, Poyrin & Villestelon, ce qui reduisit
l’armée à de grandes necessitez pendant quelques iours ; mais
enfin la resolution du Comte de Harcour ayãt esté de quiter Quiers
auec peril, plutost que d’y perir laschement ; il commanda de batre
aux champs, & cette sortie donna lieu aux fameux combat de la
Route, que l’on peut mettre au nombre des plus belles retraites qui
ayent iamais esté faites par quelque Capitaine que ce soit. L’armée
Françoise composée seulement de neuf mil trois cens soixante hommes,
partit de Quiers deux heures auant iour le 19. de Nouembre.
L’auantgarde où estoit le Comte de Harcour conduite par les Comtes
de Turenne & Plessis-Praslin Mareschaux de Camp, le bagage
marchoit apres, il estoit suiuy de l’Arriere-garde commandée par ce
Capitaine : La resolution de ce depart auoit esté prise secrettement,
neantmoins elle vint à la connoissance du Marquis de Leganez, qui
l’ayant fait sçauoir au Prince Thomas, il sortit de Turin, fit marcher
toutes ses forces à sa rencontre, luy se disposa de charger l’arriere-garde
auec les siennes. Les troupes du Prince Thomas estoient de trois
mil hommes de pied & de quinze cens cheuaux, celles du Marquis
de Leganez de neuf mil fantassins, cinq mil cheuaux & quelques
pieces de campagne.
Dés les huit heures du matin la Caualerie Espagnole ayant quitté
tous ses postes, commença de costoyer l’Arriere-garde Françoise sur
la gauche, & tous les efforts qui se firent alors, se terminerent en des
escarmouches legeres, voila pourquoy cette Arriere-garde n’auoit
point discontinué sa marche ; mais pour l’arrester au passage de la
Route, où le Prince Thomas chargeoit aussi l’Auant-garde de son
costé, le Marquis Espagnol detacha trois gros Escadrons pour fondre
dessus nos coureurs : Ce qui obligeant ce Capitaine à commander
que l’on fit alte, il fit tourner teste à ses troupes & les disposa selon