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Mazarinade n° D_1_6

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Baltasard, Christophle [1645], TRAITTÉ DES VSVRPATIONS DES ROYS D’ESPAGNE, SVR LA COVRONNE DE FRANCE, Depuis le Regne de Charles huictiesme. ENSEMBLE VN DISCOVRS SVR LE COMMENCEMENT, progrez, declin, & démembrement de la Monarchie Françoise, droicts, & pretentions des Roys Tres-Chrestiens sur l’Empire. AVGMENTÉ D’VN SOMMAIRE DES DROICTS de ceste Couronne, sur les Comtez de Bourgongne, Cambray, Haynault, de Genes & Luxembourg. ET LES VICTOIRES ET CONQVESTES DES ROYS LOVIS XIII. dit le IVSTE, & de LOVIS XIV. dit DIEV-DONNÉ, sur les Espagnols, & les Austrichiens, en Italie, Alsace, Flandres, Luxembourg, & Comté de Bourgongne, Catalogne & Roussillon. Par C. BALTASARD. , françaisRéférence RIM : Mx. Cote locale : D_1_6.


de France. C’este conuention ratifiee par Ferdinand à l’entreueue qui se
fit à Sauonne entre les deux Roys, fut mise au neant par le traitté de
Noyon, que François premier passa auec les Espagnols, par lequel ils s’obligerent
de payer pour le Royaume de Naples trente mil ducats par an,
& restituer à Henry d’Albret le Royaume de Nauarre, mais toute tromperie :
Car la Nauarre ne fut point renduë, ny les trente mil ducats payez.
Ce qui obligea le Roy François d’enuoyer au recouure ment de Naples le
sieur de Lautrec, qui d’abord prit la ville de Melphes, & en suitte ayant assiegé
Naples, la contagion se mit en l’armee Françoise, & emporta ce braue
chef, par la perte duquel l’entreprise fut rompuë, & nos pretentions ont
tousiours demeuré sans effect, iusques à ce que le ressentiment de tant de
pertes allumant d’vne iuste fureur vostre courage, SIRE, porte vos armes
victorieuses dans les campagnes de Sicile & de Naples, pour sacrifier
les testes de vos ennemis aux Manes de tant de braues guerriers qui ont
sacrifié leurs vies pour adiouster ceste belle perle à vostre Couronne.
 
Il se voit par ce recit, qu’il ne s’agist point icy d’vn droict imaginaire,
ou d’vne pretention fondee sur le droict des armes, mais sur les
plus iustes regles de la Iustice mesmes : Car qui doute que les Papes,
comme souuerains des Royaumes de Sicile & de Naples (ainsi que
les Espagnols le recognoissent en leur payant le cens annuel) n’ayent peû
iustement interdire Federic & ses successeurs, pour les rebellions par luy
commises, & inuestir Charles d’Anjou à l’exclusion de Mainfroy & de
Conradin ? Et quand ils ne l’auroient peu faire legitimement, quel droict
y pouuoit pretendre Pierre d’Arragon, pour auoir espousé la fille d’vn Bastard
non legitime : & consequemment incapable de succeder à la Couronne,
veu que pour ceste raison le Pape Celestin III. refusa l’inuestiture
au Bastard Tancrede ? D’ailleurs, les renonciations faites au profit de
Charles le Boiteux par Iacques & Federic d’Arragon, l’adoption faite
par l’vne & l’autre Royne Ieanne, de Louis premier, second, troisiesme, &
René Ducs d’Anjou : Et du depuis encore l’accord passé entre Louis XII.
& Ferdinand de Castille ; sont-ce pas des tiltres legitimes pour valider nos
pretentions, & renuerser le fondement sur le quel les Espagnols veulent asseoir
leur vsurpation ? Que si on allegue la renonciation faite par le Roy
François au Traitté de Noyon, il faut monstrer premierement les acquits
des trente mil ducats qui se deuoient payer par chaque annee, depuis l’an
mil cinq cens seize, sans lesquels vostre Majesté peut rentrer pleinement
en ses droicts, puis que ceste pretenduë renonciation n’a esté que conditionnee.
Et d’autant que les Espagnols produisent pour piece fondamentale
le Traitté de Cambray conclud en l’an cinq cens vingt-neuf, entre