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Mazarinade n° D_1_6

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Baltasard, Christophle [1645], TRAITTÉ DES VSVRPATIONS DES ROYS D’ESPAGNE, SVR LA COVRONNE DE FRANCE, Depuis le Regne de Charles huictiesme. ENSEMBLE VN DISCOVRS SVR LE COMMENCEMENT, progrez, declin, & démembrement de la Monarchie Françoise, droicts, & pretentions des Roys Tres-Chrestiens sur l’Empire. AVGMENTÉ D’VN SOMMAIRE DES DROICTS de ceste Couronne, sur les Comtez de Bourgongne, Cambray, Haynault, de Genes & Luxembourg. ET LES VICTOIRES ET CONQVESTES DES ROYS LOVIS XIII. dit le IVSTE, & de LOVIS XIV. dit DIEV-DONNÉ, sur les Espagnols, & les Austrichiens, en Italie, Alsace, Flandres, Luxembourg, & Comté de Bourgongne, Catalogne & Roussillon. Par C. BALTASARD. , françaisRéférence RIM : Mx. Cote locale : D_1_6.


la conqueste de la Duché de Luxembourg, souz tiltre & querelle
d’elle, & se diroit Mambour, & Gouuerneur de la dite Duché, & ordonna,
& assigna pour ladite Duchesse, & pour son Estat, dix mil liures par
an, à prendre sur les meilleurs & plus clairs deniers de son païs ; ce sont les
propres termes du sieur de la Marche, qui tesmoignent que le Traitté faict
entre le Duc de Bourgongne & la Duchesse de Luxembourg, n’estoit
point vne vraye cession, & ne luy donnoit autre droict que la garde, & gouuernement
de ce Duché, souz le nom, & l’authorité de la Duchesse, sa
Tante. Les droicts de nos Roys trouuerront plus de fondement entre des
Iuges equitables, & non passionnez. Le premier est, l’acquisition qu’en fit
Louis Duc d’Orleans, souz le Roy Charles VI. Le second est, la cession
que les Seigneurs de la Mark firent au Roy François I. de leurs droicts
& pretentions audit Duché. Le troisiesme est, le mariage de Marie de Luxembourg,
heritiere de ce Duché, auec Charles de Vendosme, predecesseur
de sa Majesté : en vertu desquels le Roy François, en l’an mil cinq
cens quarante deux, enuoya le Duc d’Orleans, son fils, auec vne puissante
armee, qui s’empara d’Yuoy, Arlou, d’Anuiliers, Montmedy, & Luxembourg :
Mais le depart de ce ieune Prince, qui brusloit d’ardeur de se
trouuer au siege de Perpignan que son pere tenoit assiegé, donna loisir à
l’Empereur Charles le Quint de reprendre la ville de Luxembourg, auec
quelques autres places que le mesme Duc d’Orleans reprist l’annee suiuante,
& y establit pour Gouuerneur le sieur de Longueual. L’an mil cinq
cens quarante quatre, l’Empereur ayant pris en Champagne Sainct Didier,
Ligny, & Commercy : La paix se fit à Soissons, par la quelle il fut dit
que les places que les François tenoient au Duché de Luxembourg seroient
renduës. Mais en l’an mil cinq cens cinquante deux ceste paix estant
rompuë entre l’Empereur, & le Roy Henry II. la guerre commença par le
païs de Luxembourg, où les François reprirent Yuoy, Montmedy, d’Auilliers,
& Thionuille, & eussent forcé Luxembourg de se rendre, si la defaite
de l’armee du Mareschal de Termes par les Espagnols, n’eust r’appellé
en Picardie les forces que le Roy auoit audit Duché. En l’an mil cinq
cens cinquante, la paix de Cambresis se faisant entre les Roys Henry II.
& Philippes II. les François rendirent ce qu’ils tenoient en Luxembourg,
auec plus de quatre cens places, tant en Italie, qu’en Piedmont, Isle de
Corse, & Pays-Bas : Paix honteuse à la France, dont nous ressentons encores
les effects preiudiciables. Il est vray que pour le regard du païs de
Luxembourg les Espagnols ne s’en peuuent beaucoup preualoir, d’autant
que le Roy Henry II. I’ayant conquis, tant pour luy, que pour le Duc