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Mazarinade n° C_1_40_05

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Anonyme [1649], SVITTE ET CINQVIEME ARRIVÉE DV COVRIER FRANÇOIS, APPORTANT TOVTES LES Nouuelles de ce qui s’est passé depuis sa quatriéme arriuée iusques à present. , françaisRéférence RIM : M0_830. Cote locale : C_1_40_05.


de consequence, appartenans au nommé Marin, cy deuant Tresorier
du marc d’or, parmy lesquels il y en a beaucoup concernans les traittez
& partis des gages retranchez des Officiers, & d’autres sortes de monopoles.
 
Le Mercredy dixiéme en l’Assemblée du Parlement fut ordonné que la
taxe faite lors du siege de Corbie seroit suiuie, de ce que chacun deuoit
payer pour la subsistance des gens de Guerre.
Le mesme iour de grand matin Monsieur le Duc de Beaufort sortit de
Paris, & alla iusques à Charanton, où il ne trouua aucuns ennemis dans
le Bourg ; mais seulement deux à trois cens mousquetaires, qui s’estoient
retirez dans des moulins à eau qui sont proche le pont dudit lieu.
Et ledit sieur Duc ayant dessein de battre lesdits moulins, & pour ce
enuoyé querir du canon, fut diuerty de cette entreprise, & obligé de
s’en departir, pour aller fauoriser le Conuoy qui estoit arriué d’Estampes
à Linoys, conduit par Monsieur de Marquis de Noirmonstier ; où
l’ayant ioint, auec Monsieur le Mareschal de la Motte-Houdancourt, qui
estoit aussi party le matin, eurent aduis que des trouppes Mazarines conduites
duites par le Mareschal de Grandmont, au nombre de trois à quatre mil
hommes, tant de Caualerie que d’Infanterie, auoient passé prés de Chilly,
& approchoient à dessein de coupper & emmener vne partie dudit
Conuoy ; ce qui obligea nos Generaux de faire auancer promptement
toutes leurs trouppes rangées en bataille, & donner ordre à la seureté
dudit Conuoy, qu’ils firent mettre dans les vignes de la coste qui regarde
le village de Vitry : ce fait ils donnerent viuement sur les ennemis,
lesquels encores qu’ils fussent en plus grand nombre que les nostres,
lascherent le pied & se retirerent promptement, apres neantmoins
qu’ils eurent laissé plusieurs de leurs gens & Officiers tuez sur la place,
entre lesquels estoit le sieur de Noirlieu, Maistre de Camp d’vn Regiment
de Caualerie, qui tout ruzé & experimenté qu’il estoit au fait de la
Guerre, & armé de toutes pieces, ne pût éuiter l’addresse de nostre ieune
Achilles Monsieur le Duc de Beaufort, lequel n’ayant pour toutes armes
qu’vn collet de buffe, dont il estoit couuert, ayant esté la pluspart du
temps du combat sans chappeau, luy porta son espée dans la gorge, &
luy osta auec la vie, qu’il perdoit si mal heureusement en protegeant la
tyrannie, l’honneur & la gloire qu’il pouuoit s’estre auparauant acquise
aux armées.
Les nouuelles de ce combat estans apportées à Paris, la crainte que
les Bourgeois eurent que nos Generaux ne fussent engagez, les fit sortir
en armes, & aller, pour ne pas dire voler, si promptement qu’il se
trouua en moins d’vne heure, vne armée preste pour leur secours, en
laquelle on eut bien compté plus de trente-cinq mil hommes, bons &
vaillans Soldats, qui n’eurent autre part au combat, que l’honneur de