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Mazarinade n° B_14_15

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Anonyme [1652], RESPONSE DE MONSIEVR LE PRINCE DE CONDÉ Contre la verification de la Declaration enuoyée contre luy au Parlement de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_3410. Cote locale : B_14_15.


tient, soit aupres du Pape, soit aupres des autres Princes
estrangers, qu’elle deffend de traiter auec luy, pour quelque
cause que ce puisse estre, & que tous les François qui
sont aupres de luy, seront obligez de retourner en France
dans vn mois, à peine d’estre punis selon la rigueur des Ordonnances.
 
Si les soupçons que le Parlement a des intelligences du
Cardinal Mazarin sont mal fondez, pourquoy vient il de renouueller
ses Arrests contre luy ? Vn grand Corps comme cét
Auguste Senat, qui ne doit auoir pour mobile de ses actions
que la prudence, ne doit pas se laisser conduire par les bruits
qui font mouuoir la populace ? Mais si dans cette rencontre sa
conduitte est iuste & iudicieuse, pourquoy vient-il de condamner
celle de Monsieur le Prince, qui n’est armé que pour
empescher le retour du mesme Cardinal Mazarin, apres tãt de
Declarations & de paroles données au Parlement, que sa Majesté
auoit éloigné de ses Conseils ce malheureux Estranger
sans esperance de retour ; si pour demander encore vne fois la
parole Royale sur le mesme suiet, la deputation qu’il vient
d’arrester est necessaire pour le bien de l’Estat, si la deffiance
qu’il fait paroistre est iuste & raisonnable, pourquoy veut il
condamner celle de Monsieur le Prince, qui n’a sauué sa liberté
des pieges qu’on luy auoit tendus, qu’en ne la confiant
point aux asseurances que luy donnoit la Cour, qui n’agit
que par les ressorts cachez du Mazarinisme, & qui pour surprendre
plus facilement la credulité des suiets du Roy, falsifie
presque en toutes rencontres le sacré caractere de la Maiesté
Royale, & en fait entrer la parole dans le commerce de ses
iniquitez & de ses iniustices, afin de leur donner plus de credit
& d’authorité ?
Mais pourquoy douter que les deffiances de Monsieur le
Prince & du Parlement ne soient iustes ? pourquoy n’apprehẽder
pas les artifices & les fourbes du Ministere ? Ne sçait-on
pas que le Cardinal Mazarin a leué des troupes, qu’il a loüé
celles de Neubourg, qu’il donne des commissions à ses Creatures,
& que dans le mesme temps qu’on reproche à Monsieur
le Prince de faire seruir le retour du Cardinal Mazarin de pretexte