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Mazarinade n° B_17_33

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Anonyme [1652 [?]], QVATRIESME PARTIE DV POLITIQVE VNIVERSEL, OV BRIEVE ET ABSOLVE DECISION de toutes les Questions d’Estat les plus importantes. SCAVOIR EST, XVIII. Si les Tyrans du peuple & de l’Authorité Royale; auec leurs Partizans peuuent estre sauuez. XIX. Si les heritiers de ces sangsuës publiques peuuent estre sauuez, sans restituer les voleries que leurs predecesseurs leur ont laissées. XX. Si la restitution peut estre bonne, n’estant pas faire à ceux à qui la chose appartient. XXI. Si l’on doit souffrir des Partizans dans vn Estat. XXII. Si les trois Estats ont droit de se mesler des affaires du Prince. XXIII. Si les trois Estats ont droict de remedier aux desordres du Royaume. , françaisRéférence RIM : M0_2818. Cote locale : B_17_33.


croire que ceux qui ont suscité tant de desordres
en France, qui ont ruiné tant de familles, & mis
à l’aumosne tant de veufues & tant d’orphelins,
qui ont accablé l’Estat, & de guerres ciuiles & de
guerres estrangeres, qui ont pillez tous les thresors
publics & particuliers, qui sont cause de la
mort de tant d’hommes, & de la perte de tant
d’ames, qui ont mis vne estrange diuision entre
le pere & le fils, la femme & le mari, le frere & la
sœur, & entre le Prince & le peuple, qui ont voulu
perdre les enfans de la maison & les peres de la
patrie, qui sont cause de tant de vols, de tant de
violemens, de tant de meurtres, de tant d’incendies,
& de tant de sacrileges, & qui ont exposé la
France & les François à vn nombre infini de legions
estrangeres, & fait encore vn autre nombre
infini de pechez aussi énormes que ceux là,
puissent estre sauuez, veu que pour cela il faut
necessairement rendre à Cesar ce qui est à Cesar,
& à Dieu ce qui est à Dieu : ou pour mieux dire
sati faire à tous les crimes que l’on a commis, &
faire vne parfaire restitution de toutes les choses
que l’on a volées car l’iniure ne se peut effacer en
aucune façon que par le pardon de celuy à qui
elle est faite. L’offense est d’vne telle nature
qu’elle oblige celuy qui la fait, à celuy à qui elle
est faire : autant de voleries, autant de debtes. Et
veu que la veritable remission ne se peut faire
qu’en restituant, nul ne peut donc estre valablement
déchargé de ce qu’il a pris s’il ne restituë.