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Mazarinade n° B_3_25

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Anonyme [1652], L’OFFICIER DE CE TEMPS DE LA MAISON ROYALE, Voyageant par la France pendant le temps present ; qui apprend les miseres & desordres qui se sont commis & commettent dans les Prouinces, Seigneuries & Terres du Royaume, causes d’icelles ; Dont il auroit escrit vne Tres humble Remonstrance faite au Roy, luy declarant les moyens d’y pouruoir à la gloire de Dieu, & le repos de son Estat, sur les mauuais conseils à luy donnez par ses plus proches. , françaisRéférence RIM : M0_2585. Cote locale : B_3_25.


pere misericordieux & iuste legislateur. Contemplez,
SIRE, & meditez pour l’honneur de Dieu en
ce bel exemple, & pensez comment vous vous feriez
arracher vn œil pour l’entretenement de vos
bonnes Loix, puis que vous vous courroucez amerement,
affligez ceux qui les deffendent & soustiennent.
 
Cecy n’est point vn discours de plaisir & qui soit
sans exemple : l’histoire tesmoigne fidellement, le
bien & le mal de son temps : & ne doutez pas que de
mesme qu’on a fait deuant vous, & tout ainsi qu’on
a escrit les actions des siecles passez, les vostres &
ceux de vostre temps & regne seront escrites à la
posterité, & vos actions qualifiées du tiltre qu’elles
meriteront, sans aucun desguisement : Ce qui n’est
pas de petite importance à vostre honneur.
Or, SIRE, quand vous aurez fait cela, il ne faut
pas que vostre mesnage tourne à vne trop grande &
excessiue espargne, pour laquelle vous delaissiez la
plus belle & magnifique vertu qu’vn Roy puisse
auoir, qui est la liberalité. Car il faut qu’elle marche
en son rang, mais auec mesure. Iamais vn bon Roy
n’a esté sans estre liberal, & qu’il n’ait donné : Mais
il faut sçauoir que la liberalité ne se doit exercer de
bien mal acquis, non plus que les offrandes & aumosnes
ne doiuent estre faites de larcins. Ciceron
dit : que la liberté se doit exercer de nostre patrimoine
& patrimoine & richesse iustement acquise, &
non par gain deshonneste & odieux.
Et pour en parler plus Chrestiennement, il faut
que la premiere liberalité, soit de secourir les indigens
& affligez, en deliurant les prisonniers, fondant
des hospitaux & seminaires, ou bien les enrichissant
pour la nourriture des pauures & instruction
de la ieunesse : En bastimens des Temples, &
autres beaux ouurages publiques. Tous lesquels