[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° B_3_25

Image de la page

Anonyme [1652], L’OFFICIER DE CE TEMPS DE LA MAISON ROYALE, Voyageant par la France pendant le temps present ; qui apprend les miseres & desordres qui se sont commis & commettent dans les Prouinces, Seigneuries & Terres du Royaume, causes d’icelles ; Dont il auroit escrit vne Tres humble Remonstrance faite au Roy, luy declarant les moyens d’y pouruoir à la gloire de Dieu, & le repos de son Estat, sur les mauuais conseils à luy donnez par ses plus proches. , françaisRéférence RIM : M0_2585. Cote locale : B_3_25.


de mine, non pour zele de iustice, & chastier le mal,
mais pour auoir de l’argent par vne taxe generalle, y
comprenant le bon auec le mauuais : qui est vray
moyen de les faire tous larrons, puis que pour peu
qu’ils vous payent, ils sont quittes de beaucoup
qu’ils ont desrobbé, & qu’autant sont punis les innocens,
en telles recherches, comme les coulpables.
Encores auez vous coustume de donner à trois
ou à quatre, ce qui vous vient de telles compositions :
Et par apres la pluspart de ses cottisez sont remboursez,
en renonçant au benefice de la grace que vous
leur donnez : Ce qu’ils font, pour la pluspart, non
pource qu’ils soient innocens, mais pource qu’ils
voyent bien que la violence & le feu de la recherche
est passée.
 
Et tout cela seroit peu de mal, si vos mauuais conseillers
ne vous eussent aduisé du plus subtil moyen
qui se puisse excogiter, pour prodiger tout vostre
reuenu, & dont ils vous font seul executeur, en prenant
de vostre espargne & soubs vostre recepissé,
tout autant de deniers qu’il vous plaist, pour donner
à ceux que vous voulez gratifier en secret, sans que
tels dons soient subiects à passer par les formes anciennes
& accoustumées en France, pour la conseruation
& bon mesnage de vos Finances, & sans que
l’on sçache ceux à qui ils sont faicts. Qui est vn artifice
propre à telles gens, la pluspart desquels ne meritent
que peu ou rien du tout, & sçauent bien que si
on en auoit cognoissance, chacun en feroit plainte,
& que, par auanture, quelque iour on le leur feroit
rendre à leur honte & confusion.
Que s’ils sont gens de merite, quelle raison y a-il
de leur biẽ faire en chachette ? C’est vostre honneur,
SIRE, de recompenser ceux qui le meritent, & de
bien faire aux personnes de valeur : Et il emporte
pour vostre reputation, que chacun en ayt connoissance,