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Mazarinade n° B_7_53

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Anonyme [1651], DISCOVRS DES-INTERESSÉ, SVR CE QVI S’EST PASSE de plus considerable depuis la liberté de Messieurs les Princes iusqu’à present. , françaisRéférence RIM : M1_99. Cote locale : B_7_53.


de monsieur le Prince. Mais ces discours par lesquels
on veut diviser monsieur le Duc d’Orleans d’auec monsieur
le Prince, & luy faire perdre l’amitie des peuples, feront
aussi peu d’impression que les premiers. On ne croira iamais
que son Altesse Royale ait si tost oublié le naturel du Cardinal
Mazarin, & de quelle ingratitude il reconnoist ses bienfacteurs
& ses ennemis reconciliez ; on ne croira iamais que
son Altesse Royale veüille par de secrettes negociations &
pour ses interests particuliers corrompre le fruit des obligations
que messieurs les Princes luy ont de leur liberté, & celles
que toute la France luy a de l’expulsion du plus indigne
Ministre qui ait iamais assisté dans le Conseil de nos Roys.
Enfin on ne pourra aisément se persuader que M. le Duc
d’Orleans apres auoir dit publiquement les chambres assemblées,
qu’il croiroit estre traistre au Roy, à l’Estat, & au Parlement,
s’il consentoit iamais au retour du Cardinal Mazarin,
voulut par quelque action contraire à vne declaration si
solemnelle ternir l’eclat des plus belles actions de sa vie.
 
Il sera bien mal-aisé de persuader que Monsieur le Coadjuteur,
qui n’a iamais eu que le bien public deuant les yeux,
& qui pour faire trefue auec le Ministre qui en estoit l’ennemy,
a si genereusement refusé des Abbayes, des sommes
immenses & le Chappeau de Cardinal, fut si imprudent que
de trauailler au restablissement du perturbateur du repos public,
& dans vn temps qu’il auroit des armes plus puissantes
pour maintenir ses violences & son injustice : on ne croira iamais
qu’apres estre heureusement sorty d’vne si furieuse tempeste,
il voulut encore s’y exposer, & pour des interests particuliers
mettre en danger la fortune de l’Estat, pour laquelle
il a si long-temps & si genereusement combattu.
Mais croira-t’on plus facilement que monsieur le Prince
ait traitté auec le Mazarin. Nous n’ignorons pas ce que l’on
a publié par tout que Barret a esté envoyé par madame la
Princesse Palatin au C. Mazarin que depuis son retour cette
Princesse a veu fort souuent la Reyne en particulier, que sa
Maiesté l’a traittée fort fauorablement, qu’elle sait des negociations
secrettes pour messieurs les Princes que monsieur le
Prince void chez monsieur Arnault à des heures induës
Monsieur Seruien, & que pourueu qu’on luy accorde ce qu’il