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Mazarinade n° B_7_53

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Anonyme [1651], DISCOVRS DES-INTERESSÉ, SVR CE QVI S’EST PASSE de plus considerable depuis la liberté de Messieurs les Princes iusqu’à present. , françaisRéférence RIM : M1_99. Cote locale : B_7_53.


miseres presentes, & preuenir les maux dont nous sommes
menacez. Les actions d’vn si grand Prince, si interessé par
sa naissance & par sa dignité de Lieutenant General de la
Couronne à la manutention de l’authorité, Royale, n’ont pas
besoin d’apologie pour estre iustifiées : Et toutefois le C. M.
& ses esclaues en tombant pousserent dans leur cheute des
cris insolents & manquant de credit ils manquerent de respect,
s’efforçant de ietter dans l’esprit des peuples de mauuaises
impressions des desseins de son A. R. Ils tascherent de
persuader que c’estoit moins le bien public qu’il faisoit agir
que quelques interests particuliers, qui l’obligeoient de demander
la liberté de Messieurs les Princes & l’esloignement
du Ministre, puis qu’elle auoit autrefois consenty à l’emprisonnement
des vns, & maintenu l’autre contre ceux mesmes
qu’elle vouloit proteger. Mais ces malicieuses interpretations
ayant esté inutles, & n’ayant pû diminuer le prix des
actions de S. A. R. d’ans l’esprit des peuples, & dans celuy
de Messieurs les Princes, on a tasche depuis le changement
qui s’est fait dans le Conseil, de fomenter des defiances contre
les vns, & de persuader en mesme temps aux autres que
S. A. R. negocioit secrettement auec le C. Mazarin, On a
voulu faire croire à monsieur le Duc d’Orleans que le changement
des Ministres ne s’estoit point fait sans le consentement
de Monsieur le Prince, qu’il ny auoit point consenty
sans quelque engagement particulier, que si son Altesse
Royale n’en preuenoit les effets, il pourroit luy en arriuer
quelque notable preiudice : & l’on a en suitte semé parmy
le peuple des bruits que son Altesse Royale auoit traité
separement auec la Cour, que madame de Chevreuse
auoit eu des conferences secrettes auec la Reyne, & que
monsieur le Coadjuteur n’estant point satisfait de la conduitte
de messieurs les Princes, apres quelques negociations, &
entreueües secrettes, auoit persuadé à son Altesse Royale
de consentir au retour du Cardinal, & que des à present on
luy accordast vne place de seureté ; que moyennant ce consentement
la Reyne esloigneroit du Conseil ceux qui déplaisent
à son Altesse Royale, & que l’on croid estre dans les interests