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Mazarinade n° B_15_27

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Anonyme [1652], L’AVTHORITÉ DES ROYS, DES PRINCES, DES REPVBLIQVES, ET DES PARLEMENS. Presenté au Roy dans la Ville de Pontoise par vn grand Prelat. , françaisRéférence RIM : M0_434. Cote locale : B_15_27.


vostre Estat, lequel auez aussi conserué : & par ce
moyen dés lors acquis vne grande reputation, auec
l’amour d’vn chacun.
 
Considerez (SIRE) pour l’honneur de Dieu,
combien tout cela vous importe, & aduisez bien
que ce n’est pas à vn Roy ny autre personne, d’auoir
esté bon en ses premiers ans, s’il n’est tel toute sa
vie. Mais principalement à la fin. Car le malefice
de la vie derniere efface & fait oublier les premieres
vertus.
Les Histoires témoignent, que l’Empereur Neron
és cinq premieres années de son Empire, a esté
si bon Prince, qu’on ne pense point qu’aucun ait
iamais approché de sa bonté. Mais ses derniers ans
pleins de tyrannie & d’iniustice, ont effacé la memoire
de cette premiere bonté, & l’ont plus fait haïr
à la fin qu’il n’a esté aimé du commencement.
L’Empereur Constantin fils de Constance a regné
trente ans. Son histoire dit que és dix premieres
années, il a esté vn braue & genereux Prince : Mais
és douze suiuantes, il a esté larron, & en tout le reste
de son Empire, il a esté tenu & reputé pour vn pupille
& mineur d’ans, ayant besoin de curateur à
raison de ses prodigalitez. Il ne faut pas, SIRE,
qu’on en dise autant de vous, & faut bien que vous
en ostiez l’occasion, faisant vos derniers ans aussi
bonnes que les premieres.
C’est vn grand bien quand vn Prince est toûjours
bon, mais si la necessité vouloit qu’il fust