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Mazarinade n° B_15_27

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Anonyme [1652], L’AVTHORITÉ DES ROYS, DES PRINCES, DES REPVBLIQVES, ET DES PARLEMENS. Presenté au Roy dans la Ville de Pontoise par vn grand Prelat. , françaisRéférence RIM : M0_434. Cote locale : B_15_27.


ce que parauanture vous ne pensez & n’entendez
pas. Il n’y a comme plus de Religion en ce Royaume :
Dieu n’y est plus seruy & recogneu que de mine : Si
peu que l’on luy fait de seruice, n’est que par acquit,
& pour contenter le monde : la pluspart des affaires
mondaines, sont mises au premier rang : En vos affaires
& necessitez, on ne voit point que Dieu soit inuoqué
comme il appartient : on n’a point les yeux leuez
au Ciel, mais tousiours fichez en terre ; C’est à dire
que l’on a seulement recours aux moyens humains :
des biens que Dieu nous fait ; il n’est point remercié,
ny pour cela mieux seruy.
 
L’on sçait bien, que tout cela n’est point aduenu
sans le support & intelligence des Politiques, & par vn
tres-meschant & pernicieux conseil. Ie ne puis deuiner
ce qui est caché : mais de ce qui est notoire, on en peut
parler seurement.
Ie cesseray de parler d’auantage sur ce discours passé :
mais pour cette vertu de clemence & de misericorde
viendra le soulagement de vostre pauure peuple : Car il
est absurde, qu’vn Roy qui est doux & benin, vueille
trauailler indeüement ses suiets, & les ruyner des daces
& charges insupportables, à raison desquelles les volontez
s’aliennent d’amour & obeyssance : Ioint que
telle maniere d’imposts, ne se peuuent continuer sans
iniustice & beaucoup de violence : qui donné entrée à
la tyrannie, tant odieuse au peuple, que dés aussi-tost
qu’il la sent, à l’instant luy sortent les maledictions
de la bouche, & ne songe qu’à rebellion : Il n’a plus
en memoire que son mal present, & la crainte qu’il