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Mazarinade n° A_2_48

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Anonyme [[s. d.]], DISCOVRS CHRESTIEN ET POLITIQVE, DE LA PVISSANCE des Roys. , français, latinRéférence RIM : M0_1103. Cote locale : A_2_48.


vne partie de ses ennemis, & qu’il s’est deffait
des autres ; il n’est pas si-tost asseuré de ses
affaires qu’il entreprend quelque guerre ; tant
afin que le Peuple ait besoin de conducteur,
qu’affin qu’il s’appauurisse en fournissant aux
frais des Armées, & ne pensant qu’à viure au
iour la iournée, comme on dit vulgairement,
soit moins en puissance de conspirer contre luy :
Dauantage si dans l’Estat il remarque quelques
ames hautes & heroïques lesquelles refusent de
le seruir, ou qui puissent former vn party contraire ;
la guerre & leur propre valeur luy seruent
de pretexte pour les exposer aux ennemis, &
s’en deffaire glorieusement. Car il est si heureux,
que vueille ou non, il est contraint d’estre
ennemy de tous les hommes qui ont de l’esprit
& du cœur, de sorte qu’il les persecute iusques
à ce qu’il en ait purgé la Cité : Maniere de purgation
assez differente de celle des habiles Medecins,
qui purgent les mauuaises humeurs des
corps, & laissent les bonnes, mais le tyran en vse
ainsi : c’est ce qui le contraint de viure auec les
pestes de l’Estat, qui sont les instrumens de sa
tyrannie & les supports de sa fortune. Par-là
vous pouuez penser comme la vie du Tyran est
heureuse, puis que tous les bons luy sont ennemis :
& que la societé des meschans est infidelle.
C’est pourquoy il a besoin de gardes pour s’asseure