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Mazarinade n° B_7_18

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Anonyme [1652], L’ALLIANCE DES ARMES ET DES LETTRES DE MONSEIGNEVR LE PRINCE. Auec son Panegyrique, presenté à son Altesse Royale. , françaisRéférence RIM : M0_60. Cote locale : B_7_18.


ou du moins aymer les sçauans.
 
Quelques-vns de nos Roys n’ont pas moins aymé les
Lettres ; témoins Louys XII. & François I. L’vn fit si grand
Estat des Commentaires de Cesar, & des Liures de Ciceron
qui les lisoit ordinairement & regloit ses plus importantes
actions par les preceptes de ces Grands Hommes.
L’autre restablit let Lettres en son Royaume, dont elles
auoient esté bannies, & adjousta à la qualité de Grand,
celle de Pere des Lettres. Il ne prenoit jamais repas sans
raconter quelque chose de ce qu’il auoir apris des Poëtes,
des Historiens & Cosmographes ; Aussi disoit il qu’il pouuoit
mieux maintenir son Royaume par les Lettres que par
les Armes : Et pendant sa prison en Espagne, où il fut grandement
incommodé de sa santé, on l’ouyt souuent asseurer
qu’il auoit gousté plus de plaisir dans la lecture des bons
Liures & des Histoires, que dans tous les autres diuertisemens
qu’il auoit pû prendre.
Il y a eu des Empereurs qui ont autant estimé les lettres
que ces Princes dont ie viens de parler. Othon second fut
instruit dés son enfance aux bonnes lettres, & ayant esté
pris par des Corsaires, à l’ayde du Grec & du Latin qu’il
auoit appris, il se sauua sans estre connu. Charles quatriesme
ne prisa pas moins les sciences, car estant entré vn jour
dans l’Academie de Prague, il s’y tint quatre heures durant
pour oüyr les disputes des Maistres es Arts. Les
Grands de sa suite ennuyez de cette longueur, luy disoient
que l’heure de soupper se passoit. Il ne me le semble pas
(dit-il) car ce banquet où ie me trouue à present m’est plus
delicieux que les plus exquises viandes du monde : digne
repartie d’vn si Grand Prince, qui preferoit la satisfaction
de l’esprit à celle du corps, & vn festin Platonique aux repas
magnifiques des Luculles.
Nous n’oublierons pas en cét endroit quelques traits
de l’Empereur Charles Quint qui faisoit tousiours porter
en ses armées l’Histoire de Thucydide (traduite en
François par Claude de Seyssel Euesque de Marseille) Il la