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Mazarinade n° B_7_18

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Anonyme [1652], L’ALLIANCE DES ARMES ET DES LETTRES DE MONSEIGNEVR LE PRINCE. Auec son Panegyrique, presenté à son Altesse Royale. , françaisRéférence RIM : M0_60. Cote locale : B_7_18.


estoit contraint par la necessité, l’on s’apperceuoit bien des
effets de sa bonne conduite par le choix qu’il faisoit des
hommes propres & vaillans.
 
Edüard voyant la pointe de son espée esmoussée, & le
de ses victoires arresté par la prudence de Charles, disoit
souuent, Qu’est-ce cy ; Qui a iamais veu Prince si peu Martial,
& qui taille tant de besongne à son ennemy ? Il ne part
point de son cabinet à dicter des Lettres, mais tout desarmé
qu’il est, il me donne plus de peine que n’ont fait ses ayeuls
auec toutes leurs forces. Si grande estoit la sagesse de ce
Charles, que son ennemy mesme ne se pouuoit empescher
de la loüer. Aussi remit-il son peuple accablé de misere, &
amassa tant de Finance, qu’aprés auoir heureusement possedé
le tiltre de Sage, il laissa à son fils celuy de Riche.
Le Roy Theodoric en sa Lettre à Sabinian, témoigne
combien il y a de Gloire à conseruer ses conquestes. Il ne
sert de rien (ce dit-il) de donner vn pied ferme aux commencemens
d’vne affaire, si la presomption vient à renuerser
tout ce qu’on aura mis en ordre : Mais ce que la prudence
fonde, & que la vigilance garde, est solide & de longue
durée : Et il faut estre plus auisé à garder ce qu’on trouue,
qu’à le chercher, à cause que l’honneur des commencemens
est deu à l’inuention, & la parfaite loüange à la conseruation
des choses acquises. C’est ce qui faisoit plûtost souhaiter
au General de l’armée des Grecs, dix sages Conseillers
comme Nestor, que dix grands Capitaines tel qu’estoit
Ajax.
Le bon Empereur Maximilien premier du nom, disoit
souuent qu’il y a beaucoup moins de peine à vaincre &
dompter vn peuple, qu’à le retenir en deuoir, & que celuy-là
faisoit follement qui enuahissoit ceux qu’il ne pouuoit
retenir en son obeïssance. On voit donc par ces exemples
& ces autorités, que les Roys & les Princes ont voulu
que ce qu’ils auoient acquis par les Armes fust conserué
par les Lettres.
Ie ne peux souffrir le dire de ceux qui maintiennent,