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Mazarinade n° C_7_50

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Anonyme [1649], DISCOVRS ADDRESSÉ AVX SOLDATS FRANCOIS. DEDIÉ A MR DESLANDES-PAYEN, Conseiller en Parlement. , françaisRéférence RIM : M0_1101. Cote locale : C_7_50.


les affaires & les mettre en execution. L’autre pour les mettre à
la balance & pour les reduire au bien de l’Estat. Le Parlement
n’entre point dans ces distinctions, & la Posterité des-interessée
verra auec des yeux clairs & nets que cét auguste Senat remply
de personnages doüez de justice & de pieté veulent renoncer au
tiltre que leur donnoit autrefois l’Ambasseur Cyneas, lequel en
parlant de ceux de Rome. Autant, disoit-il, de Senateurs, autant
de Roys. Mais nous pouuons dire. Autant de Senateurs ou
Conseillers du Parlement autant de tres-humbles sujets du Roy.
A l’exemple desquels tous les peuples se contiennent en leur
deuoir, & se deliberent de rendre à leur Roy toutes sortes de submissions.
Et partant la question est resoluë, sçauoir est, Que nos
Armes sont tres justes & nullement contre le Roy, mais pour
luy mesme, & pour luy tesmoigner les cordiales affections de
tout son bon peuple, ne respirant que le seruice & l’amour qu’il
doit à son Roy, & priant Dieu incessamment pour son exaltation
& prosperité. Et puisque nos Armes sont raisonnables, & pour
vne cause si juste, doit on apprehender que Dieu nous delaisse,
Dominus virtutum nobiscum, dit le Roy Psalmiste, susceptor noster
Deus Iacob. Or en terminant cette question, vn exemple familier
fut adjoute pour les plus simples, lors qu’ils s’opiniastroient vn
peu plus que de raison. Si nostre Sainct Pere le Pape (qu’il plaise
à Dieu de conseruer à longues années) estoit (comme le Ciel l’en
veille garder) detenu aujourd’huy par les ennemis de la Foy, par
les Turcs, ou autres gens semblables. Ne faudroit-il pas que
toute la Chrestienté fust empeschée pour le deliurer ! Et jaçoit
que ces mesmes Turcs publiassent que nous serions armez contre
le Pape, soubs pretexte que nos Armes se porteroient contre les
murailles dans lesquelles il seroit detenu. Il n’y a enfant bien né
dans l’Eglise qui ne taschast de briser ces murailles, & de rompre
tous ces obstacles pour joüyr de la presence du Pere commun de
tous les Chrestiens, & pour luy faire rendre le respect que l’on
doit a sa Saincteté. C’est chose asseuree qu’vn Estranger ennemy
de ce Royaume retient le Roy enfermé dans des lieux indignes
de sa Majesté. Est-ce donc porter les Armes contre le Roy que
de les porter contre des murailles, ou bien contre des poitrines
d’erain, & des cœurs felons que l’on veut briser pour luy faire