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Mazarinade n° D_1_63

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Anonyme [1652 [?]], LETTRE DV BOVRGEOIS DES-INTERESSE. , françaisRéférence RIM : M0_2082. Cote locale : D_1_63.


flechirent le genoüil ; leur respect dura autant
que la presence de ce Dieu caché : ils se releuerent
aussi tost auec le fer & le flambeau : La procession
fist aussi peu d’effet dans les ruës où elle passa,
& quoy que le prestre criast auec vn ton lugubre,
que la Religion alloit s’enseuelir sous la
cendre de l’Autel ; on se contenta de verser des
larmes sur l’embrasement : Ce spectacle emportoit
mon zele, ie brulois d’enuie d’esteindre le
feu auec mon sang : Ah disois ie, Beaufort appelle,
& on le suit, Iesus-Christ paroist, & on l’abandonne ;
Iuste Dieu, ne nous iugez pas par
nos offenses, sauuez nous par vostre bonté :
mon cher amy, que nous promet cette violence
du gouuernement des Princes qu’vne extreme tyrannie ?
Ces moderateurs reprochent sans cesse
l’emprisonnement d’vn Conseiller, & ils commandent
le massacre d’vne Assemblée de gens de bien ;
apres cela ne diront-ils pas que la ville s’est declarée,
que son honneur l’engage à maintenir ses entreprises ?
comme si l’on estoit obligé à vn voleur de
luy tenir la parole qu’il auroit arrachée auec l’espée
& le poignard, si le Roy se fust presenté à nos portes
quand ces incendiaires brusloient celles de nostre
Hostel, ils n’auroient pas eu si bon marché de
la facilité du Bourgeois, nous eussions receu nostre
Prince à bras ouuerts, nous l’eussions porté sur nos
espaules & en triomphe ; les pains de proposition