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Mazarinade n° C_12_34

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Anonyme [1652], LES VERITABLES MAXIMES DV GOVVERNEMENT DE LA FRANCE, IVSTIFIÉES PAR L’ORDRE des temps, depuis l’establissement de la Monarchie iusques à present : Seruant de Response au pretendu Arrest de cassation du Conseil du 18. Ianvier 1652. DEDIÉ A SON ALTESSE ROYALE , français, latinRéférence RIM : M0_3969. Cote locale : C_12_34.



Le Parlement de Paris donna pareil Arrest sous Henry IV. contre
Andriano Legat enuoyé par le Pape pour mettre le Royaume en indict.
Il prononça aussi de la mesme sorte contre l’Admiral de Chastillon
sous Charles IX.
Tout le mõde sçait aussi ce que Plutarque a rapporté de C. Gracchus
de Sertorius, de Marius, sur lesquels il fut ordõné de courir sus, & d’aporter
leurs testes, par vn Arrest du Senat & par Ordõnance des Magistrats.
Le mesme Senat ayant osté l’Empire aux Maximins pour les cruautez
qu’ils auoient exercées à Rome, & confirmé l’eslection de Gordian
& de son fils, l’on demanda de quelle façon on arresteroit la violence
& les entreprises de si puissans ennemis que les Maximins : Le Senat ne
trouua point d’autre voye que de proscrire leurs testes, & celles mesmes
de tous leurs fauteurs & adherans. Patres Conscripti de Maximinis quid
placet : Hostes, Hostes, qui eos occidit præmium merebitur. Item consul dixit
de amicis Maximiniquid videtur ? acclamatum est, hostes, hostes,
qui eos occiderit præmium merebitur. Ita acclamatum est. Intmicus Senatus
in crucem tollatur, hostis Senatus vbicunque feriatur, inimici Senatus
viui exurantur.
Mais quand il n’y auroit point d’exemples, la raison & la prudence
politique en pouuoit-elle pas faire dans cette occasion.
On voit entrer vn homme les armes à la main, qui au iugement de
tout le monde va mettre par son retour le feu par tout, qui hazarde la
Courõne pour se maintenir dans le Ministere cõtre les loix du Royaume,
contre vne Declaration du Roy, contre les Arrests des Compagnies
souueraines, & les vœux de tous les bons François, qui met en
proye la vie & les biens des sujets du Roy, la fortune publique & particuliere.
Et apres cela on regardera, si le moyen qu’on a pris pour arrester
le cours d’vn mal si épouuentable, & qui nous rendroit sans doubte
tributaires & l’opprobre de toutes les Nations de l’Europe, est vn
moyen nouueau. Le Conseil qui n’a iamais gardé de mesures ny de
formalitez, qui depuis trẽte ou quarante ans n’a suiuy que sa fantaisie
de deux ou trois personnes sans foy, sans loy, & qui n’ont fait agir nos
Roys que suiuant leurs caprices & leur ambition ; cherche auiourd’huy
l’exemple & non pas la raison, comme si la souueraine Loy n’estoit pas
le salut du peuple.
Il faut bien faire difference entre les particuliers coupables, qui sont
sans forces, & sans credit, & les ennemis publics qu’on ne sçauroit deffaire
par les voyes ordinaires de la Iustice.
Seneque ne blasme point Alexandre, d’auoir fait tuer Parmenion