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Mazarinade n° B_11_22

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Anonyme [1652], LES SENTIMENS D’VN FIDELLE SVIET DV ROY, Contre l’Arrest du Parlement du vingt-neufiesme Decembre 1651. , français, latinRéférence RIM : M0_3648. Cote locale : B_11_22.


Archeuesque pour tant de causes capitales, ne l’oze neantmoins
iuger, ny par luy mesme, ny par ses Ministres ; mais
assemble vn Concile des Euesques de son Royaume, pour
ouyr cet insigne criminel. Et ces Prelats l’ayant declaré atteint
du crime de leze-Maiesté, apres auoir obtenu qu’on luy
fit grace de la vie, le deposerent, dit l’histoire, selon les Canons.
On auoit obserué desia la mesme procedure à l’endroit
de deux Euesques Bourguignons, qui estant accusez entre
autres chefs d’auoir trahy leur Roy & leur patrie, ne furent
point citez deuant la Iustice seculiere, mais deuant vn Concile
des Euesques de la Prouince, en partie conuoqué pour
ce suiet par le commandement du Roy.
 
Vide Gregor. Turonens.
lib. 10 cap. 19 & tom. 1. Conc.
Gall. Jacob. Sir[2 lettres ill.].
100.
Conc. Mestense an. 1590.
Ipsum ab ordine
Sacerdotali
lectis Canonum
sanctionibus remouerunt.
Apud
cundem Greg. eod.
loco.
Concil. Lugd. ann.
1567. Vide & Gre.
Turon. lib. 5. c. 20.
Que s’il paroist assez par ces deux histoires memorables,
que la vie & la personne des Prelats de l’Eglise ont esté libres
& affranchies de la iurisdiction laїcque sous la premiere race
de nos Roys, on ne les voit pas moins honnorez de ce priuilege,
& de cette immunité, sous la seconde. Et pour m’arrester
à la mesme ville de Reims, n’estime qu’il est important de
remarquer le jugement rendu sous le Roy Louys le Debonnaire,
contre vn des plus fameux & des plus puissans Pasteurs
de cette Eglise. Cet Empereur & Roy & l’vn des meilleurs
qui fut iamais, ayant esté calomnié, excommunié, chassé de
l’entrée de l’Eglise, mis au rang des penitens publics par Ebbon
Archeuesque de Reims, & enfin dépoüillé de sa Couronne
par la felonie & par les intrigues de ce Prelat factieux
& turbulent, quand il eut depuis recouuré la liberté auec
l’Empire, entreprit-il de se rendre iugé des excez de ce rebelle ?
& le renuoya-t’il au tribunal exterieur & seculier ? nullement.
Suiuant les traces de ses predecesseurs, il implore la
pieté des Euesques de son Royaume, il leur ordonne d’assembler
vn Concile general, pour entendre Ebbon, & le iuger
selon les loix saintes de l’Eglise. Et alors ce coupable se
sentant pressé par les remors de sa conscience, & ayant luy-mesme
publiquemẽt cõfessé son crime, ses propres cõfreres
d’vne commune voix, le condamnerẽt & le declarerent décheu
de sa dignité Archiepiscopale, luy imposant vne penitence
conuenable au merite de ses fautes. Ils ordonnerent,
dit vn successeur de cet Archeuesque, qu’il s’abstint du mininistere