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Mazarinade n° B_11_22

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Anonyme [1652], LES SENTIMENS D’VN FIDELLE SVIET DV ROY, Contre l’Arrest du Parlement du vingt-neufiesme Decembre 1651. , français, latinRéférence RIM : M0_3648. Cote locale : B_11_22.


& le tonnerre du Siege Apostolique, en la personne de l’vn
des grands Papes qui l’ayent iamais remply.
 
Quelques Euesques ayant suiuy Loüis Roy de Bauiere,
contre Charles Empereur & Roy de France leur souuerain
Seigneur ; le Pape Iean VIII. qui alors estoit assis dans la
chaire de sainct Pierre, ne leur reproche pas seulement d’auoir
manqué de fidelité à leur Seigneur, & imité en cette perfidie
celle de Iudas ; mais leur reproche aussi de n’auoir pas
retenu le peuple en son deuoir, en l’y conuiant, & par leur
exemple, & par leurs instructions. Voicy comme il leur parle
dans vne lettre qui fut depuis leuë au Concile de Ponthieu,
en presence du Roy & des Legats du Pape : O mal-heur extrême,
comment se peut-il faire que vous soyez tombez dans vn si grand
crime, & que par vostre felonie, vous ayez laissé à tout le monde vn
exemple detestable d’vne trahison pareille à celle de Iudas ? quelle nation
ou quel Royaume entendant cela ne vous aura pas en haine, & en
horreur, puisque les peuples mesmes qui n’ont point la connoissance de
Dieu tiendroient à des-honneur, de s’estre engagez dans vne injustice
si effroyable ? D’où vient que par l’esperance de quelques auantages
temporels, ou par la crainte des menaces, vous n’auez pas apprehendé
de vous joindre aux ennemis de ceux, dont le salut ne vous deuoit pas
estre moins cher que le vostre propre, & que vous estiez obligez de proteger
par vn consentement, & par vne conspiration vnanime de vos
forces, & de vos courages ? Et certes le Seigneur ayant dit, que nul ne
peut auoir vn plus grand amour que de mourir pour ses amis, il paroist
bien que vous n’auez pas eu cette foy sincere, qui agit par la charité,
sans laquelle nous sçauons que dépend toute la loy & les Prophetes ;
mais qu’au contraire vous auez eu plustost dans l’esprit la malice de
Cain, le meurtrier impie de son frere, Quoy ? par le témoignage de la
verité mesme, n’estes-vous pas la lumiere du monde, & le sel de la
terre ? & ne deuez-vous pas, comme des flambaux en terre éclairer
tous les hommes, vous employer auec vn soin particulier, à assaisonner
les ames affadies & insipides, auec le sel de la sagesse celeste ? Le
sainct Esprit ne vous a-t’il pas establis Euesques, pour conduire l’Eglise
de Dieu, qu’il a acquise par son sang ? N’estoit-ce pas à vous
plustost d’in former le peuple de son deuoir en cette rencontre, & non
pas adherer ou consentir à ses mauuais desseins, en des choses si infames