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Mazarinade n° C_11_17

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Anonyme [1651], LES QVARANTE-CINQ FAICTS CRIMINELS DV C. MAZARIN, QVE LES PEVPLES instruits addressent à ceux qui ne le sont point. , françaisRéférence RIM : M0_2931. Cote locale : C_11_17.


si bien que les assassinateurs abordans le carosse, & ne rrouuant
pas dequoy executer leur ordre, se retirerent, & le Mazarin picqué
d’vne extreme ialousie contre la fidelité, des conquestes &
batailles de ce Prince, & preuoyant que ce Prince commencoit
à se desabuser, que par là son chastiment estoit ineuitable, tascha
d’obscurcir vn attentat si abominable, donnant ordre aux nouueaux
assassinateurs, apres auoir manqué ce coup, de faire feu
sur le President Charton & Ioly, Conseiller au Chastelet de
Paris, Scindics des Rentiers, qui estoient dans vn mesme carosse.
Ce dernier demeurant blessé, les assassinateurs s’euaderent
adroitement a la rumeur de ce procedé. Le Mazarin accuse soudain
les Frondeurs d’auoit fait vne sedition premeditée, & reiette
sur eux le guet à pan, qui ne luy auoit reussi, en quoy il surprẽd
le Prince de Conde, que c’estoit les Frondeurs, qui l’ayans manqué
à la place Dauphine, le vouloient perdre par le moyen de
cette sedition, si bien qu’il le porta de pousser le Marquis de la
Boulaye, & d’enuelopper en suitte le Duc de Beaufort, Mõsieur
le Coadiuteur & toute la fronde. Cependant le Mazarin se met
en peine de chercher des fanx tesmoins à force d’argent, afin de
faire affirmer la supposition, & que ce guet à pan fait de sa part
ne fut point esclaircy ; & d’vn autre costé, il ne s’espargne point
de persuader la Reine, que ce Prince auoit de mauuais desseins,
qu’il inuente si bien, qu’il l’a portée de le faire emprisonner auec
les deux autres Princes, à la faueur de cette haine qu’il a fait naistrs
artificieusement entre ce Prince & les Frondeurs, & in continent
apres il fait agir, & fait descharger les Frondeurs de cette
fausse accusation, & leur fait entendre que ce Prince leur iouoit
cette piece pour les faire perdre tous, Apres quoy sur le bruict
que les Parisiens faisoient de cette detention des Princes, le Mazarin
menasse Paris de luy opposer le Prince de Condé, & de
s’accommoder auec luy, voila comment cet Estranger nous
ioüe à tous.
 
19. Qu’il a fait faire cette proposition par la bouche de la Raliere,
& autres infames partisans, sangsuës du peuple, d’enuelopper
aux Tailles les priuilegiez & toute la Noblesse sous pretexte
d’vne precise necessité des affaires importantes à quoy les