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Mazarinade n° B_16_38

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Anonyme [1652], LE TROMPETTE OV HERAVT DV CIEL, Denonçant au Roy, à la Reyne, & à leur Conseil. Aux Duc d’Orleans, Prince de Condé & autres. Ville de Paris & reste du Royaume, la Paix que Dieu leur veut donner, & qu’il leur presente. Où la destruction, s’ils la refusent de sa main liberale. , françaisRéférence RIM : M0_3895. Cote locale : B_16_38.


grand philosophe en l’apologue des membres de l’homme
& du ventre : Et les pieds, les mains, les yeux & autres,
n’ayans voulu contribuer pour ce ventre, le disans
paresseux, & qui seul auoit le plaisir & le profit de la peine
qu’ils auoient tous ensemble, pour luy fournir ce qu’il
aualoit : Ce pauure ventre, & vuide, ne faisant plus ses
fonctions, allengourist tous les autres membres, si qu’en
fin ils perirent tous. Ainsi, aussi si dans les Estats chaque
corps ne contribuë à la manutention d’iceux, ils perissent.
L’Eglise doibt ses prieres à celuy qui gouuerne
tout, & vn peu d’argent pour l’entretenement des justes
armées. Les princes, la Noblesse, & la Iustice, leur Authorité,
leurs espées, & rendre iustice à qui elle est deuë,
& authoriser ce qui de droict est à authoriser. Et le tiers
Estat fournir aux choses qui sont necessaires, pour auoir
moyen de repousser la coniuration, & les coniurateurs
de leurs aduersaires : & ainsi bien vnis ensemble il ne
faudra rien craindre ; mais plustost esperer toutes choses
bonnes & agreables.
 
L’Empire Romain le plus grand de tous ceux qui
ayent jamais esté, n’est venu à son declin, ny à sa ruine
totale que par les diuisions, & par l’auarice qui l’ont souuent
trauaillé.
L’Empire François, quoy qu’il ne soit de si grand
estenduë qu’ont esté plusieurs autres, sçauoir celuy des
Assiriens, des Perses & des Grecs, ou d’Alexandre, ne
verra iamais sa ruine que par la diuision. Ce qui estant
fort bien cogneu par les Estrangers enuieux de la Noblesse
& valeur de cette Nation, ont tousiours commencé
à fin de les vaincre, à les diuiser & des-vnir. Ie finis
icy le commendement qui ma esté faict de celuy qui
m’a enuoyé vers vous tous, par l’exhortation de demeurer
vnis tous ensemble, & vous verrez vos ennemis & de
cet Estat tomber à vos pieds. Adieu.

FIN.